Journal De Bruxelles - Une mosaïque antique refait surface sur les hauteurs d'Alès

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Une mosaïque antique refait surface sur les hauteurs d'Alès
Une mosaïque antique refait surface sur les hauteurs d'Alès / Photo: PHILIPPE SIUBERSKI - AFP

Une mosaïque antique refait surface sur les hauteurs d'Alès

A genoux sous un soleil de plomb, Elisa Giordano nettoie au scalpel et avec une éponge à peine humide une mosaïque aux motifs géométriques vieille de plus de 2.000 ans, mise au jour il y a quelques jours dans le sud de la France, dans le Gard.

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D'ici la fin de la semaine, la mosaïque peinte de 2,5 mètres de côté, qui mêle un entrelacs de swastikas rouges et un jeu de triangle bleus et blancs formant des carrés, devra avoir été nettoyée par Elisa et ses collègues. Puis elle sera découpée et prélevée, pour être conservée et restaurée, explique la jeune femme, spécialisée dans la restauration de mosaïques.

Ce tapis de petits carrés peints, datant du Ier siècle avant notre ère, a été découvert aux derniers jours d'une fouille de plus de quatre mois effectuée par une équipe de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), sur les pentes raides de la colline de l'Ermitage qui domine Alès.

Les fouilles, réalisées sur des terrains en terrasses où trois maisons individuelles devraient bientôt voir le jour, ont d'abord révélé des "unités domestiques" taillées dans la roche, datant des IIe et Ier siècle av. J.-C., explique Olivier Mignot, responsable des opérations de l'Inrap.

Un peu plus loin, 12 sépultures contenant des squelettes d'individus datant elles du Ve siècle de notre ère ont aussi été mises au jour par les archéologues, ainsi qu'un système de canalisations réalisé avec des demi-amphores posées les unes à côté des autres.

- "Domus" ou bâtiment cultuel ? -

Mais la "perle rare", de par son ancienneté et l'utilisation de pigments rares et précieux, c'est bien cette mosaïque polychrome recouvrant ce qui semble être la pièce d'apparat d'un bâtiment dont la fonction précise doit encore être déterminée, explique Olivier Mignot.

S'agissait-il d'une "domus", une maison urbaine romaine généralement occupée par une famille aisée ? Ou plutôt d'un bâtiment public, éventuellement cultuel, s'interroge l'archéologue de l'Inrap, sans oser apporter de réponse dans l'attente d'expertises complémentaires ?

La découverte en juillet 2008, sur la même colline de l'Ermitage, de la plus grande mosaïque de France, datée du temps de Jules César, laisse en tout cas penser qu'Alès était un important noeud commercial, et ce dès le Ier siècle av. J.-C.

La mosaïque qui vient d'être découverte, appartenant à l'Etat, devrait être rendue d'ici deux ou trois ans, après restauration, à la ville d'Alès. D'où la décision par la ville de "créer un lieu pour exposer ses mosaïques", dans les prochaines années, a indiqué sur place lundi à l'AFP le maire de la ville, Christophe Rivenq.

W.Lievens--JdB