Journal De Bruxelles - Des associations de consommateurs attaquent Shein, nouvelle charge contre le géant de l'ultra fast fashion

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Des associations de consommateurs attaquent Shein, nouvelle charge contre le géant de l'ultra fast fashion
Des associations de consommateurs attaquent Shein, nouvelle charge contre le géant de l'ultra fast fashion / Photo: Kirill KUDRYAVTSEV - AFP/Archives

Des associations de consommateurs attaquent Shein, nouvelle charge contre le géant de l'ultra fast fashion

Pas un jour sans que Shein soit sous le feu des critiques: des associations européennes de consommateurs viennent d'attaquer le mastodonte de l'ultra fast fashion pour "pratiques litigieuses", nouvelle charge contre l'entreprise déjà dans le viseur de l'Europe et des Etats-Unis.

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Accusé tour à tour de pollution environnementale, de pratiques commerciales trompeuses, de concurrence déloyale, d'incitation à la surconsommation, de travail indigne dans les usines de ses fournisseurs voire de travail forcé, Shein est devenu à son corps défendant le symbole de tous les maux de l'ultra fast fashion ou mode "ultra express".

Dernière action en date, jeudi, avec l'annonce par une vingtaine d'associations européennes de consommateurs du dépôt d'une plainte contre Shein auprès de la Commission européenne pour "pratiques litigieuses" tels l'affichage sans fin de produits ou la mention "stock faible" sans preuve, selon un communiqué.

A la suite d'une enquête, l'Union européenne avait déjà mis en cause en mai Shein pour fausses réductions et informations trompeuses sur la durabilité des produits et l'a menacé d'amendes.

Les 25 associations européennes de consommateurs, membres du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), espèrent par cette plainte, également déposée auprès des autorités européennes de protection des consommateurs, compléter l'enquête de l'UE "en apportant des preuves supplémentaires sur les pratiques litigieuses".

L'association française de défense des consommateurs et usagers CLCV, membre du BEUC, a déclaré à l'AFP avoir effectué un signalement similaire à la Répression des Fraudes (DGCCRF).

- Problèmes environnementaux -

Shein répond désormais systématiquement aux coups de semonce, rétorquant jeudi que "les consommateurs européens seraient mieux servis si le BEUC acceptait de nous rencontrer" comme l'entreprise en a fait la demande, affirme-t-elle dans une réaction transmise jeudi à l'AFP.

L'e-commerçant d'origine chinoise mais basé à Singapour a redit "travailler de manière constructive avec les autorités nationales de protection des consommateurs et avec la Commission européenne pour démontrer notre engagement à respecter les lois et réglementations de l'UE".

Le "refus de dialogue" du BEUC "est extrêmement décevant, d'autant plus que Shein connaît une popularité croissante auprès des consommateurs européens, qui reconnaissent que notre plateforme offre un meilleur rapport qualité-prix", a-t-il conclu.

"Ces techniques poussent les consommateurs à acheter plus que prévu et alimentent les problèmes environnementaux et sociétaux causés par l'industrie de la fast fashion", alertent de leur côté les associations plaignantes.

- Une loi très attendue -

En début de semaine, une grande majorité des commerçants français - représentant environ 80% du secteur - s'étaient alliés pour demander au gouvernement le déréférencement des sites des géants asiatiques, Shein, mais aussi Temu et AliExpress, avaient-ils annoncé mardi à l'AFP.

Ils rappelaient que selon des enquêtes européennes, "85 à 95% des produits proposés sur Temu, Shein et AliExpress ne respectent pas les normes en vigueur dans l'UE", notamment en matière de sécurité des consommateurs.

Lundi, c'était le Sénat qui se penchait sur une proposition de loi visant la fast fashion, très attendue par les associations de défense de l'environnement et des droits humains, et prévoyant une interdiction de publicité pour ces entreprises, des pénalités financières, une obligation de sensibilisation des consommateurs à l'impact environnemental de leurs vêtements, etc.

La Commission européenne a récemment proposé d'imposer des frais de 2 euros sur chaque "petit" colis entrant en Europe — actuellement exempté de droits de douane — dont l'immense majorité proviennent de Chine.

Elle cherche à endiguer l'afflux exponentiel de ces colis en Europe. En 2024, environ 4,6 milliards d'envois de faible valeur (à 91% en provenance de Chine) sont entrés sur le marché, un chiffre qui a doublé par rapport à 2023 et triplé par rapport à 2022.

De leur côté, les Etats-Unis ont déjà pris des mesures de rétorsion, instaurant des droits de douane à 120% en mai, visant les colis venant de vendeurs asiatiques tels Temu, Shein ou AliExpress, désormais réduits à 54%.

R.Cornelis--JdB