

Tour d'Espagne: Almeida devance Vingegaard au sommet de l'Angliru
Le Portugais Joao Almeida (UAE) a remporté la 13e étape du Tour d'Espagne au sommet de l'Angliru où le Danois Jonas Vingegaard, 2e dans sa roue, a conservé le maillot rouge de leader au terme d'une journée à nouveau perturbée par une manifestation propalestinienne.
Almeida, deuxième du classement général, s'est imposé devant le leader de l'équipe Visma-Lease a Bike tandis que l'Australien Jai Hindley a pris la troisième place.
Le Portugais apporte ainsi un sixième succès en treize étapes à l'équipe UAE, confirmant qu'il est bien le principal concurrent de Vingegaard pour la victoire finale.
"J'étais à la limite, je pense qu'on l'était tous les deux", a dit Almeida. "J'étais prêt à ce qu'il m'attaque à tout moment, je pensais qu'il allait me dépasser avant l'arrivée, mais je connais bien la ligne depuis cette arrivée il y a deux ans. Je savais qu'il fallait que je sois premier au dernier virage, et comme il ne m'a pas passé c'était bon. L'Angliru est la montée la plus difficile que j'ai jamais faite, c'est vraiment fou."
"Toute la journée a été très difficile. L'équipe a réalisé un travail extraordinaire pour rester au contact des attaquants. Joao mérite sa victoire. Je ne l'ai pas laissé gagner, j'étais simplement incapable de le passer dans les derniers virages", a commenté de son côté Vingegaard.
Grâce aux bonifications, le Portugais revient à 46 secondes de Vingegaard. Le duel pour la victoire finale se précise entre ces deux coureurs. L'actuel troisième du classement général, le Britannique Tom Pidcock, pointe désormais à plus de deux minutes de ses deux concurrents.
- "Vingegaard est phénoménal" -
"C'était trop dur... Ces pourcentages. L'Angliru est vraiment terrible. J'ai tenu un bon moment mais j'ai dû me rendre à l'évidence à mi-ascension; c'était trop pour moi", a indiqué le coureur de l'équipe Q36.5, 7e de l'étape, au micro de l'organisation.
L'Angliru est une ascension de 12 kilomètres à 7% de moyenne, avec une portion de 6 kilomètres à 13% et des passages à 22%. "L'enfer", selon plusieurs coureurs.
"Par moments, on fait vraiment du surplace", a commenté l'Autrichien Felix Gall, 5e de l'étape et du général.
Vingt-cinq hommes avaient pris les devants en début d'étape, le dernier d'entre eux, le Luxembourgeois Bob Jungels, a été avalé par le duo Almeida/Vingegaard dans les six derniers kilomètres.
"Nous avons été un peu ralentis par une manifestation durant la course mais cela ne change rien, on savait que l'on serait repris par les meilleurs", a commenté Nicolas Vinokourov.
Le fils d'Alexandre Vinokourov figurait parmi les derniers rescapés de l'échappée qui ont été contraints de poser pied à terre une trentaine de secondes dans le bas de l'ascension finale, où des militants propalestiniens ont de nouveau perturbé la Vuelta, protestant contre la présence de la formation Israel Premier Tech.
Sans commune mesure cependant avec l'étape de mercredi, autour de Bilbao, dont l'arrivée a été annulée, les temps étant pris à trois kilomètres de la ligne.
Samedi, les coureurs seront à nouveau en haute montagne entre Avilés et La Farrapona avec près de 4.000 mètres de dénivelé positif sur 135 kilomètres et une nouvelle arrivée au sommet (16,9 km à 5,9%).
Une occasion qu'Almeida voudra saisir pour revenir sur Vingegaard.
"Bien sûr que je pense encore à gagner la Vuelta, a dit le leader de la formation UAE. Il y a encore beaucoup de temps pour rattraper Vingegaard mais il a l'air vraiment phénoménal, ça va être difficile, mais on ne va pas abandonner."
J.M.Gillet--JdB