

MMA: Manon Fiorot aux portes de la gloire
Manon Fiorot, opposée à la championne kirghize Valentina Shevchenko lors de l'UFC 315 samedi à Montréal, peut entrer dans l'histoire en décrochant la première ceinture mondiale du MMA français.
Ciryl Gane a eu sa chance par deux fois, sans réussir à la convertir, c'est désormais au tour de Manon Fiorot. A 35 ans et après sept victoires en autant de combats à l'UFC, elle s'apprête à accéder à son rêve: la ceinture poids mouches de la célèbre organisation d'arts martiaux mixtes.
"C'est ce que j'ai toujours voulu. Depuis que j'ai commencé le MMA, c'était le but. C'est le rêve de tout combattant. On sait que c'est la meilleure organisation au monde. C'est la ceinture la plus prestigieuse qu'on peut avoir. C'est tout ce que j'ai toujours voulu depuis que j'ai commencé", dit-elle à l'AFP.
Cette chance mondiale, c'est un rêve qui se concrétise pour la Française, venue aux arts martiaux mixtes après un parcours dans le karaté, le kickboxing mais aussi le snowboard... "Je savais depuis petite que je voulais être championne du monde, mais je ne savais pas dans quel sport", se remémore-t-elle. "J'aimais un peu tous les sports et au final, c'est dans le MMA que j'ai percé. Mais je pense que ça aurait pu être dans un autre sport aussi. C'est la vie qui a fait que ça a été le MMA."
- "Au top" -
Championne du monde amateur en 2017, seulement deux ans après ses débuts dans la discipline, Manon Fiorot s'est ensuite hissée jusqu'au titre de championne dans plusieurs ligues professionnelles avant d'intégrer l'UFC en 2021.
Dans l'organisation américaine, son parcours immaculé lui vaut rapidement d'entrer dans le cercle des challengers. Déjà en 2022, au lendemain de sa victoire contre l'Américaine Katlyn Chookagian, alors challenger N.1 des poids mouches, la Française se disait prête pour la ceinture. Mais l'attente a finalement été plus longue que prévu.
Un mal pour un bien, estime Fiorot aujourd'hui. "Ca commençait à être long mais je ne regrette pas. Cela va me servir pour ce combat pour le titre car ça m'a fait prendre de l'expérience. J'ai pu augmenter mon niveau, me perfectionner dans tous les domaines, et surtout, j'ai affronté des adversaires de haut niveau entre temps", explique-t-elle. "Pour la confiance, c'est une bonne chose. Je suis contente d'avoir ce combat maintenant, c'est le parfait timing. Je me sens vraiment au top."
Pour son entraîneur de longue date Aldric Cassata, Fiorot peut se vanter d'être désormais la combattante la plus complète de sa catégorie. "Manon aujourd'hui est peut-être la meilleure lutteuse de sa division et elle a gardé un striking (combat debout, NDLR) de très, très haut niveau. Aujourd'hui, c'est une vraie +fighteuse+. Moi, mon travail depuis toutes ces années, ça a été de la rendre la plus complète possible et aujourd'hui elle l'est", estime-t-il.
- Saint-Denis doit rebondir -
Devant elle se dresse toutefois une adversaire redoutable, championne incontestée entre 2018 et 2022. Dépossédée de sa couronne par Alexa Grasso en 2023, Valentina Shevchenko, 37 ans (24 victoires, 4 défaites, 1 égalité), l'a finalement récupérée en septembre dernier au terme d'une trilogie contre la Mexicaine.
Face à une combattante qu'elle estime sur la pente descendante, la Française s'estime néanmoins favorite. "Quand je suis entrée à l'UFC, elle était déjà championne. C'est elle que je regardais et que j'avais dans le viseur", affirme Fiorot, alias "The Beast". "J'ai pu voir son évolution: ce n'est plus la Valentina qui finissait ses combats rapidement et qui dominait cette catégorie."
S'il veut un jour prétendre à la ceinture comme Manon Fiorot, Benoit Saint-Denis, également présent sur la carte de Montréal, va lui devoir rebondir après deux défaites de rang, dont une dernière cinglante contre le Brésilien Renato Moicano en septembre dernier à l'UFC Paris. Il affronte le Canadien Kyle Prepolec pour se relancer chez les poids légers.
P.Renard--JdB