Journal De Bruxelles - Le Salvador libère des migrants vénézuéliens après un échange de prisonniers avec les États-Unis

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Le Salvador libère des migrants vénézuéliens après un échange de prisonniers avec les États-Unis
Le Salvador libère des migrants vénézuéliens après un échange de prisonniers avec les États-Unis / Photo: MARVIN RECINOS - AFP

Le Salvador libère des migrants vénézuéliens après un échange de prisonniers avec les États-Unis

Le Salvador a annoncé la libération vendredi de migrants vénézuéliens incarcérés dans une prison de haute sécurité depuis quatre mois, mettant fin à une détention décriée par les défenseurs des droits de l'Homme.

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Après des mois d'incertitude sur le sort de plus de 250 Vénézuéliens expulsés des États-Unis en mars, deux avions en provenance du Salvador sont en route et attendus vendredi à l'aéroport international de Maiquetia, près de Caracas.

Cette libération est liée à un échange de prisonniers entre Caracas et Washington.

L'administration Trump a ainsi indiqué que les migrants vénézuéliens avaient été libérés en échange de dix Américains détenus au Venezuela et d'un nombre inconnu de "prisonniers politiques" vénézuéliens.

Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a remercié le président salvadorien Nayib Bukele "d'avoir aidé à obtenir un accord pour la libération de tous nos détenus américains".

Le Venezuela n'a pas indiqué combien de ses ressortissants étaient libérés, mais le président Bukele a déclaré sur X avoir remis à Caracas "tous les citoyens vénézuéliens détenus dans notre pays, accusés d'appartenir à l'organisation criminelle Tren de Aragua".

"Je ne peux pas contenir ma joie", a réagi vendredi Mercedes Yamarte, mère de Mervin Yamarte, un Vénézuélien détenu dans la prison salvadorienne Cecot. "J'ai organisé l'accueil, que vais-je faire ? Je vais faire une soupe!", a-t-elle dit.

Invoquant une loi de 1798 sur les ennemis de l'étranger rarement utilisée, les États-Unis avaient expulsé et envoyé en mars ces 252 Vénézuéliens pour être incarcérés au Centre de confinement du terrorisme (Cecot), prison de haute sécurité construite par le président Bukele pour les membres de gangs.

Ils étaient accusés, sans preuves produites et sans procès, d'appartenir au gang Tren de Aragua, déclaré organisation "terroriste" par Washington.

- "Enlèvement" -

Plus tôt dans la journée, un autre avion est arrivé à l'aéroport de Maiquetia en provenance de Houston, avec à son bord 244 Vénézuéliens expulsés des États-Unis et sept enfants que le ministre vénézuélien de l'Intérieur Diosdado Cabello a dit "sauvés de l'enlèvement dont ils étaient victimes".

Ces enfants font partie des 30 que Caracas affirme être restés aux États-Unis après l'expulsion de leurs parents vénézuéliens.

Le président de l'Assemblée nationale, Jorge Rodriguez, avait déclaré fin juin que ces enfants avaient été "séparés de leur mère, de leur père, de leur famille, de leurs grands-parents" et "emmenés dans des institutions où ils ne devraient pas être".

La lutte contre les migrants sans-papiers est une priorité de la nouvelle administration américaine, qui a multiplié les descentes de police et les expulsions.

Washington et Caracas se sont mis d'accord pour renvoyer les Vénézuéliens sans papiers dans leur pays, et des vols arrivent presque quotidiennement des Etats-Unis ou du Mexique, où beaucoup sont restés coincés en essayant d'entrer aux États-Unis.

Selon les chiffres officiels, depuis février plus de 8.200 personnes ont été rapatriées au Venezuela depuis ces deux pays, dont environ 1.000 enfants.

- Sans nouvelles -

Au Cecot, les Vénézuéliens détenus n'avaient pas le droit de passer des appels ni de recevoir des visites, et leurs proches ont demandé en vain des preuves de vie.

La dernière fois qu'il ont été aperçus remonte à mars, lorsqu'ils sont apparus entravés, crâne rasé, à genoux dans la méga-prison salvadorienne.

Nayib Bukele a fait construire le Cecot dans le cadre de sa guerre contre les gangs mais avait accepté des millions de dollars des États-Unis pour y détenir les Vénézuéliens.

Amnesty International, Human Rights Watch et d'autres groupes de défense des droits ont dénoncé à plusieurs reprises ces détentions comme violant les droits humains.

burs-mbj/esp/lpt

P.Claes--JdB