

C1: Fabian Ruiz, version champion d'Europe
A l'image de son but fantastique, le milieu du Paris SG Fabian Ruiz a livré une prestation digne de celles qui ont aidé l'Espagne à être championne d'Europe, mercredi en demi-finale retour de Ligue des champions contre Arsenal au Parc des Princes (2-1).
Fabian Ruiz est-il si pressé d'être champion d'Europe en club, comme il l'a été un an plus tôt avec sa sélection ? C'était l'impression que donnait sa demi-volée surpuissante depuis l'extérieur de la surface, légèrement déviée par William Saliba, et propulsée dans le petit filet gauche de David Raya (27e).
Ruiz a profité d'une tête défensive de Thomas Partey sur un coup franc de Vitinha pour récupérer le ballon, et se l'emmener d'une pichenette astucieuse hors de portée de la défense, avant de faire parler le fouet de son pied gauche.
Une rage de buteur qui a rappelé son Euro-2024 en Allemagne, inauguré par un but sur un beau slalom dans la surface contre la Croatie (3-0), puis poursuivi par une place de titulaire indiscutable, et une tête pour faire passer l'Espagne devant contre la Géorgie (4-1).
Mais Ruiz a tardé à gagner une place de titulaire cette saison, face au robuste Warren Zaïre-Emery. Il a profité d'une blessure à la cheville du titi parisien au coeur de l'hiver pour s'imposer.
“J'ai fait un très bon Euro, je me sentais très bien", expliquait-il en février. "Mais à Paris, j'ai commencé plus tard avec le groupe, et n'ai pas eu le temps de faire une pré-saison. Mais ça va de mieux en mieux”.
Car dans l'absolu, "c'est assez similaire entre la sélection et ici, ce sont des idées de jeu semblables avec la possession du ballon", avait-il confié.
- "Un joueur rare" -
Dont acte. Mercredi, sa technique sûre, sa vision du jeu et son solide gabarit (1,89m) ont aussi fait merveille pour aider le PSG a mettre le pied sur le ballon après l'assaut des Gunners en début de match. Par exemple, mis sous pression par Declan Rice et Thomas Partey à la 52e minute, il a calmement et adroitement reculé d'un mètre pour conserver le ballon et contrôler le rythme.
Idem huit minutes plus tard: à la suite d'un coup franc d'Arsenal dégagé par la défense, Ruiz a parfaitement protégé son ballon pour neutraliser la pression adverse, dans une zone critique. Et quelques instants plus tard, après une perte de balle coupable de Désiré Doué dans l'axe, c'est lui qui reprend le cuir pour lancer en profondeur, d'une chandelle, Bradley Barcola qui n'en fera rien.
Son entraîneur Luis Enrique avait confié avoir regretté de ne pas l'avoir emmené, lorsqu'il était sélectionneur, au Mondial-2022. L'Espagne était alors sortie par la petite porte, aux tirs aux buts en huitième de finale contre le Maroc.
Il a retenu la leçon et ne tarit désormais pas d'éloges à propos de Ruiz: "C'est l'un des rares joueurs qui joue en fonction de ce que font les autres, capable de combler les espaces. Il a un bagage, une expérience."
La lenteur de ce brun longiligne, jugée rédhibitoire la saison dernière, passe cette saison pour de la tranquillité, précieuse au sein d'un effectif jeune. Au sommet de sa carrière à 29 ans, Fabian Ruiz rayonne en plein coeur d'une des meilleurs équipes du continent.
W.Dupont--JdB