Journal De Bruxelles - Elections au Venezuela: vers une victoire du parti au pouvoir en l'absence d'opposition

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Elections au Venezuela: vers une victoire du parti au pouvoir en l'absence d'opposition

Elections au Venezuela: vers une victoire du parti au pouvoir en l'absence d'opposition

Le parti du président vénézuelien Nicolas Maduro s'achemine vers une large victoire aux législatives et régionales de dimanche, marquées par l'arrestation de 70 personnes avant le scrutin et un boycott du scrutin par la majorité de l'opposition, dix mois après une présidentielle entachée de fraudes selon elle.

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Parmi les 70 personnes arrêtées figure Juan Pablo Guanipa, dirigeant de l'opposition proche de la leader Maria Corina Machado, interpellé vendredi et accusé d'appartenir à un "réseau terroriste" qui cherchait à "saboter" les élections de dimanche.

Le pouvoir, qui dénonce régulièrement des complots, réels ou imaginaires, a aussi suspendu lundi les vols en provenance de Colombie, dénonçant l'infiltration de "mercenaires".

Plus de 400.000 membres des forces de l'ordre sont déployés. Les troubles post-électoraux de la présidentielle du 28 juillet s'étaient soldés par 28 morts et 2.400 arrestations. Seuls 1.900 ont été libérés depuis.

"Tout se passe bien (...) il n'y eu aucun incident", a indiqué le ministre de la Défense, Vladimir Padrino. Les bureaux de vote ferment à 18H00 (22H00 GMT) avec des résultats attendus dans la soirée.

Contrairement à la présidentielle du 28 juillet, les bureaux de vote étaient peu fréquentés, ont constaté des journalistes de l'AFP à Caracas et en province.

Selon un sondage Delphos, la participation devrait avoisiner les 16% des 21 millions d'électeurs. L'essentiel d'entre eux devrait être des militants du pouvoir.

"Nous allons avoir une carte très rouge", prévoit Jesus Castillo, directeur du cabinet Polianalitica, en référence à la couleur du chavisme.

Les sondages prédisent une majorité absolue pour le parti de M. Maduro à l'Assemblée. Et selon plusieurs analystes, l'opposition n'est en mesure de remporter que deux des 24 Etats: Zulia, l'Etat pétrolier, et Nueva Sparta, l'île de Margarita.

"C'est un processus de participation citoyenne important", estime Samadi Romero, universitaire de 32 ans qui a voté pour Nicolas Maduro Guerra, le fils de président Maduro, tête de liste à Caracas.

"Je ne vais pas voter parce que j'ai voté le 28 juillet et ils ont volé les élections. Alors, c'est vraiment une farce", affirme à San Cristobal Candelaria Rojas Sierra, fonctionnaire retraitée de 78 ans, en allant à la messe "prier pour le Venezuela".

Avec "54 partis, plus de 6.500 candidats... Il y en a pour tous les goûts", se targue M. Maduro, qui promet une "victoire écrasante" de son camp.

De son côté, Mme Machado dénonce une "énorme farce que le régime veut monter pour enterrer sa défaite du 28 juillet".

Dimanche, elle a publié plusieurs photos de bureaux de vote déserts sur les réseaux sociaux.

Henrique Capriles, deux fois candidat à la présidentielle, a toutefois entraîné derrière lui une frange de l'opposition convaincue de la nécessité de participer au scrutin.

"Qu'est-ce qui est mieux? Avoir une voix et lutter au sein du l'Assemblée nationale ou, comme nous l'avons fait à d'autres occasions, se retirer du processus électoral et laisser entièrement l'Assemblée au gouvernement?", a déclaré M. Capriles après avoir voté à Caracas.

- Représentants pour l'Essequibo -

Lors de ce scrutin, le pouvoir a revu le découpage électoral pour faire élire un gouverneur et huit députés pour l'Essequibo, région riche en pétrole que Caracas revendique et dispute au Guyana dans le cadre d'un différend datant de l'époque coloniale.

Le vote a lieu dans un micro-circonscription de 21.000 votants à la frontière guyanienne. Il n'y a pas de bureaux de vote sur le territoire de 160.000 km² administré par Georgetown.

La semaine dernière, le président du Guyana Irfaan Ali a affirmé à l'AFP qu'il s'agissait "d'une menace" alors que le ministère de la défense guyanien a indiqué renforcer sa présence à la frontière.

"Aucun président ne peut nous dire de ne pas organiser des élections. C'est un acte souverain", a lancé dimanche M. Padrino.

M.Kohnen--JdB