

Climat: le pape et Schwarzenegger appellent les citoyens à faire pression sur les gouvernements
"Pas de place pour l'indifférence": le pape Léon XIV a exhorté mercredi les citoyens à "faire pression sur les gouvernements" pour tenter d'endiguer le réchauffement climatique, lors d'un sommet sur le climat près de Rome aux côtés de la star de "Terminator" Arnold Schwarzenegger.
"Les citoyens doivent participer activement à la prise de décision politique aux niveaux national, régional et local", a souligné le pape américain lors de ce sommet à Castel Gandolfo, en présence d'experts de l'environnement et de militants du monde entier.
Cet événement de trois jours marque le dixième anniversaire du manifeste historique sur le climat du défunt pape François, "Laudato Si'", un appel à l'action contre le réchauffement climatique causé par l'Homme.
Elu en mai après le décès de François, Léon XIV a repris le flambeau de son prédécesseur, insistant sur le fait qu'il est temps de passer des paroles à "une action climatique décisive et coordonnée".
Le temps presse: les émissions mondiales responsables du changement climatique ont augmenté, alors qu'elles doivent être réduites de près de moitié d'ici la fin de la décennie pour limiter le réchauffement climatique à des niveaux plus sûrs, conformément à l'accord de Paris de 2015.
Le sujet sera au centre de la COP30, le prochain sommet des Nations unies sur le climat qui se tiendra au Brésil en novembre.
Le chef des 1,4 milliard de catholiques a dit espérer qu'elle "écoutera le cri de la Terre et le cri des pauvres, des familles, des peuples autochtones, des migrants involontaires et croyants du monde entier."
"Il n'y a pas de place pour l'indifférence ni pour la résignation", a-t-il lancé.
La conférence "Raising Hope for Climate Justice" ("Donner de l'espoir pour la justice climatique"), qui a lieu à Castel Gandolfo, commune abritant la résidence d'été des papes, examine les progrès réalisés et les "mesures urgentes" nécessaires, ont expliqué les organisateurs.
Dans un discours engagé, l'acteur devenu militant écologiste Arnold Schwarzenegger a renouvelé son appel à stopper ("terminate" en anglais) la pollution et rappelé son action face au gouvernement Bush lorsqu'il était gouverneur de Californie.
"Arrêtons de nous plaindre et mettons-nous au travail! Chacun a le pouvoir. Le gouvernement fédéral n'a pas le pouvoir ultime", a-t-il lancé dans une critique voilée à l'administration Trump, ouvertement climatosceptique.
L'ancien culturiste a qualifié le pape de "héros de film d'action" pour tenter de faire du Vatican le premier État neutre en carbone au monde, notamment à travers un accord visant à transformer un vaste terrain en ferme solaire.
"Vous riez parce qu'il n'en a peut-être pas l'air, comme on le voit dans les films avec les muscles, les armes et tout ce genre de choses", a-t-il plaisanté.
- "Moment crucial" -
Le pape de 70 ans a invité à dépasser l'utilisation des chiffres, "aussi effrayants soient-ils" pour passer "du discours environnemental à une conversion écologique qui transforme les modes de vie personnels et collectifs".
Avant son élection à la tête de l'Église catholique, Robert Francis Prevost a passé une vingtaine d'années comme missionnaire au Pérou, où il s'était engagé face aux effets du changement climatique sur les communautés vulnérables, frappées notamment par de graves inondations.
Lorna Gold, responsable du mouvement "Laudato Si'" qui organise la conférence, a indiqué que les participants prendraient un nouvel engagement en mémoire du pape François "pour concrétiser la vision" de son appel à agir pour le climat, lequel serait ensuite présenté à la COP30.
"C'est un moment crucial", a déclaré à l'AFP Allen Ottaro, fondateur et directeur exécutif du Catholic Youth Network for Environmental Sustainability in Africa, basé à Nairobi.
Malgré "des phénomènes météorologiques extrêmes", "certaines grandes puissances, en l’occurrence les États-Unis, montrent clairement qu’elles ne sont plus intéressées par l’orientation que le monde devrait prendre", a-t-il ajouté.
Les experts ont reconnu que François avait influencé les accords historiques de Paris sur le climat de 2015 grâce à son encyclique "Laudato Si'", qui affirmait que les économies développées étaient responsables d'une catastrophe environnementale imminente.
Près de dix ans plus tard, en 2023, François avait averti que certains dommages étaient "déjà irréversibles".
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W.Baert --JdB