Le patron de l'Arcom défend le rôle "central" de "l'audiovisuel public" devant les députés
L'audiovisuel public a une place "central(e)" dans le débat démocratique et doit "jouer un rôle fédérateur", a affirmé mardi le patron du régulateur (Arcom), Martin Ajdari, soumis à une pluie de questions de députés au lancement de la commission d'enquête sur le secteur.
Ses travaux sur la "neutralité" et le "financement" de la télé et radio publiques ont été lancés, pour six mois.
En ouverture, le président de l'Arcom s'est dit "convaincu du rôle central" que le service public de l'audiovisuel "doit jouer, que ce soit pour garantir le pluralisme au côté des groupes privés, les conditions du débat démocratique et la confrontation des idées" notamment.
Ainsi "les téléspectateurs et auditeurs sont très attachés au service public de l'audiovisuel" mais "également légitimement exigeant à son égard", a-t-il ajouté.
"Appartenant à tous et financé par tous, le service public doit s'adresser à tous et jouer un rôle fédérateur", a-t-il insisté, un rôle selon lui encore plus important dans "une société qui se polarise et qui se fragmente".
Mais rapidement, les échanges se sont corsés, en particulier avec le rapporteur Charles Alloncle, membre du groupe UDR d’Éric Ciotti à l'origine de la commission d'enquête.
Ce dernier a posé plusieurs questions notamment sur une possible différence de traitement par l'Arcom entre les chaînes de la sphère Bolloré, comme C8 ou CNews, et France Inter.
Au sujet de l'affaire Legrand-Cohen, Martin Ajdari a considéré qu'il faudrait être "sourd ou aveugle pour ne pas voir (l')émoi" provoqué, qu'il a qualifié de "manifeste". Ces deux journalistes, Thomas Legrand et Patrick Cohen, ont été accusés de connivence avec le Parti socialiste après la diffusion, début septembre, d'une vidéo les montrant au restaurant avec deux de ses responsables.
Mais le dirigeant de l'Arcom a rappelé que Thomas Legrand, dont les propos captés dans la vidéo ("Dati, on s'en occupe") ont fait polémique, a été suspendu de l'antenne par France Inter, et que Patrick Cohen "n'a pas tenu de tels propos".
L'audiovisuel public est accusé par une partie de la droite et le Rassemblement national, qui veut sa privatisation, de partialité en faveur de la gauche.
Le président de la commission d'enquête, Jérémie Patrier-Leitus (Horizons) a promis qu'il n'y aurait aucun "tabou" dans cette commission, mais pas non plus de "procès à charge".
"Cette commission d'enquête ne se transformera pas en plus grand cabaret du monde où chacun vient faire son numéro", a-t-il insisté.
C.Bertrand--JdB