

La Bourse de Paris cède face aux tensions commerciales, le taux à 10 ans français se détend
La Bourse de Paris a terminé en petite baisse mardi face au retour des tensions commerciales, quand le taux d'emprunt de la France s'est nettement détendu après l'annonce par le Premier ministre Sébastien Lecornu de la suspension de la réforme des retraites.
L'indice vedette de la place de Paris s'est inscrit en baisse de 0,18%, soit une perte de 14,64 points, pour terminer à 7.919,62 points. La veille, le CAC 40 a fini en hausse de 0,21% à 7.934,26 points.
"Les espoirs d'un apaisement des tensions douanières (entre les Etats-Unis et la Chine) ont été anéantis", commente Fawad Razaqzada, analyste marchés chez City Index.
La Chine impose depuis mardi des droits spéciaux aux bateaux américains entrant dans ses ports, en représailles, dit-il, à des mesures similaires censées entrer en vigueur le même jour aux Etats-Unis contre les bateaux chinois.
Pékin avait annoncé jeudi l'instauration de nouveaux contrôles sur les exportations de technologies liées aux terres rares, suivie le lendemain par les menaces de droits de douane américains supplémentaires de 100% sur les produits chinois.
"Les investisseurs préfèrent rester sur la touche et attendre de voir comment la situation actuelle évolue. Tant une potentielle aggravation du conflit commercial entre la Chine et les États-Unis qu'une saison des résultats plutôt décevante pourraient particulièrement affecter les actions européennes", estime Andreas Lipkow, analyste indépendant.
Les investisseurs scrutent également la situation politique française.
Sébastien Lecornu évite pour l'instant "la crise de régime". Le Premier ministre français a annoncé mardi devant l'Assemblée nationale la suspension de la réforme des retraites, symbole de la présidence Macron, obtenant la clémence au moins temporaire des socialistes, qui en faisaient une condition sine qua non pour épargner la censure au gouvernement et repousser ainsi la dissolution.
"Cette annonce a agi comme un signal de stabilisation à court terme. Les investisseurs y voient une accalmie politique bienvenue, mais elle ne résout pas les fragilités structurelles des finances publiques", souligne Antoine Andreani, à la tête de la recherche de XTB France.
Le taux d'emprunt de la France à échéance 10 ans, la référence pour les investisseurs internationaux, s'est nettement détendu, s'établissant à 3,39% à la clôture mardi, au plus bas depuis mi-août. La veille en clôture, il avait atteint 3,47%.
Le "spread" ou l'écart avec le taux allemand, très surveillé sur les marchés, a atteint 0,78 point de pourcentage, une première depuis plus d'un mois.
Michelin emporte le secteur auto
L'action du fabricant français de pneus a dégringolé mardi à la Bourse de Paris, après avoir revu à la baisse ses prévisions pour 2025 en raison d'une détérioration accrue de ses activités en Amérique du Nord, affectées notamment par les droits de douane.
Le titre a cédé 8,93% sur la séance, à 26,11 euros, terminant bon dernier du CAC 40. La chute de l'action avait même dépassé les 10% dans les premiers échanges.
La dégringolade de Michelin et son avertissement sur l'environnement économique ont emporté le reste du secteur automobile, comme Stellantis qui a perdu 4,89% à 8,37 euros.
P.Renard--JdB