

Guerre commerciale: Trump critique un président chinois "dur", Bruxelles et Washington avancent
Le président américain Donald Trump a fait pression sur la Chine mercredi dans le dossier des droits de douane, tandis que Bruxelles et Washington se sont montrés optimistes dans leurs négociations malgré l'imposition de lourdes surtaxes sur l'acier et l'aluminium.
"J'apprécie le président XI de la Chine, je l'ai toujours aimé et je l'aimerai toujours, mais il est TRÈS DUR", a posté mercredi le président américain sur son réseau Truth Social.
La Maison Blanche a assuré mardi que Trump espérait échanger avec son homologue chinois Xi Jinping, "probablement cette semaine", mais le président américain a déclaré mercredi qu'il "est extrêmement dur de trouver un accord" avec lui.
Donald Trump a accusé la semaine dernière Pékin de ne pas respecter les termes de l'accord de désescalade signé mi-mai à Genève (Suisse), menaçant de relancer la guerre commerciale.
- "Productive et constructive" -
En parallèle, le commissaire européen au Commerce qui a rencontré à Paris le représentant de la Maison Blanche au Commerce (USTR) Jamieson Greer, a salué mercredi des échanges qui "vont dans la bonne direction".
Sous une publication de Maros Sefcovic sur X qualifiant une discussion entre les deux hommes de "productive et constructive", les deux responsables se serrent la main en souriant sur une photo.
Pourtant, Donald Trump menaçait encore récemment de durcir à 50% les surtaxes imposées à l'UE, accusant le bloc de ne pas négocier de bonne foi.
Les négociations "avancent rapidement" s'est ensuite félicité M. Greer dans un communiqué après sa réunion à Paris qui "montre la volonté de l'UE de travailler avec nous".
Cette discussion intervient sur fond de fortes tensions. La pause de 90 jours, annoncée dans la foulée des droits de douane dits "réciproques", expire le 9 juillet.
Et les Etats-Unis viennent de durcir fortement les surtaxes sur l'acier et l'aluminium à 50% mercredi par décret en vigueur depuis 00H01 heure locale (04H01 GMT), dans lequel Donald Trump se justifie par la volonté de "s'assurer que (les importations) ne mettront pas en péril la sécurité nationale".
"Cela n'aide pas les négociations actuelles d'autant que nous réalisons des progrès", a pointé le commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic lors d'une conférence de presse à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
"Je crois toujours" aux négociations, a-t-il poursuivi, les qualifiant de "très concrètes" et se disant "optimiste" sur leur issue, tout en rappelant que l'Europe est prête à répliquer en cas de hausse la ciblant spécifiquement.
Le Royaume-Uni est quant à lui exempté de cette nouvelle hausse et voit son taux rester à 25%, le temps pour Londres et Washington de boucler leurs négociations et faire entrer en vigueur un arrangement commercial, annoncé le mois dernier, censé réduire à zéro les droits de douane du secteur sidérurgique britannique.
- "Sous l'eau" -
UK Steel, qui représente les professionnels du secteur, salue "une pause bienvenue" mais appelle Londres et Washington à "transformer de toute urgence l'accord de mai en réalité".
"Sans une action rapide (de Bruxelles), nous ne serons pas seulement sous l'eau, nous nous noierons", s'est inquiété en revanche Eurofer, lobby européen de l'acier.
Interrogé par l'AFP, un cadre dirigeant français du secteur de l'aluminium a critiqué le "temps de réaction trop long" de la Commission européenne, et fustigé le contenu de certaines contremesures préparées par Bruxelles comme la proposition de taxer les déchets d'aluminium exportés des Etats-Unis vers la France, ce que n'ont pas fait les Américains.
L'acier et l'aluminium ont été le premier secteur concerné par les droits de douane voulus par Donald Trump, avec l'entrée en vigueur d'une surtaxe de 25% le 12 mars.
Ces droits de douane sectoriels, appliqués également à l'automobile avant de s'étendre prochainement aux produits pharmaceutiques et aux semi-conducteurs, sont les seuls à ne pas avoir été bloqués par une récente décision de justice, qui a visé les droits de douane appliqués sans distinction.
R.Verbruggen--JdB