Journal De Bruxelles - L'homme politique Tarique Rahman arrivé au Bangladesh après 17 ans d'exil

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L'homme politique Tarique Rahman arrivé au Bangladesh après 17 ans d'exil
L'homme politique Tarique Rahman arrivé au Bangladesh après 17 ans d'exil / Photo: HENRY NICHOLLS - AFP/Archives

L'homme politique Tarique Rahman arrivé au Bangladesh après 17 ans d'exil

Après 17 ans d'exil, Tarique Rahman, figure politique influente et candidat pressenti au poste de Premier ministre du Bangladesh, est rentré dans son pays jeudi, à l'approche des élections organisées à la suite des émeutes de l'été 2024.

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L'homme de 60 ans a serré la main des cadres du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) à son arrivée à l'aéroport de Dacca, accompagné de sa femme et de sa fille, selon une vidéo diffusée par ce parti dirigé par sa mère, l'ancienne Première ministre Khaleda Zia, et dont il occupe le poste de président par intérim.

Tôt jeudi matin, plusieurs milliers de partisans ont commencé à envahir les rues de la capitale, décorées de banderoles et de guirlandes arborant des photos de Tarique Rahman ou d'affiches le représentant chevauchant un étalon, tandis que des chants patriotiques ont résonné depuis des haut-parleurs.

Le BNP est largement considéré comme le favori des élections et Tarique Rahman est pressenti comme candidat au poste de Premier ministre si sa formation remporte la majorité lors de ce scrutin attendu avec impatience dans ce pays de 170 millions d'habitants à très large majorité musulmane, où les tensions politiques n'ont pas faibli depuis les manifestations de l'an dernier, qui ont entraîné le départ de l'ex-Première ministre Sheikh Hasina, après quinze années autoritaires au pouvoir.

Peu avant son hospitalisation en soins intensifs, Khaleda Zia (Première ministre entre 1991 et 1996, puis de 2001 à 2006), âgée de 80 ans et gravement malade, avait annoncé faire campagne pour les élections générales du 12 février 2026, les premières depuis le soulèvement populaire de l'été 2024.

Engagé jeune en politique et préparé de longue date aux responsabilités, Tarique Rahman avait été arrêté pour corruption en 2007. Il affirme avoir été torturé en détention.

Libéré, il s'était rendu à Londres en 2008 pour des soins médicaux et n'était jamais revenu. Il dit s'être exilé pour fuir les persécutions politiques sous le gouvernement de Sheikh Hasina.

En juin, il a rencontré dans la capitale britannique Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix et à la tête du gouvernement intérimaire.

Le retour de Tarique Rahman intervient dans une période de troubles au Bangladesh.

En décembre, l'assassinat par des hommes masqués à Dacca du candidat aux élections législatives et critique virulent de l'Inde Sharif Osman Hadi a déclenché des manifestations dans la capitale, au cours desquelles plusieurs bâtiments ont été incendiés, dont ceux de deux grands journaux considérés comme favorables à l'Inde. Le défunt était une figure du soulèvement de l'été 2024.

- Accusations de népotisme -

Brièvement détenu enfant pendant la guerre d'indépendance, endeuillé à l'adolescence par l'assassinat de son père Ziaur Rahman, influent commandant de l'armée, Tarique Rahman a grandi dans l'orbite politique de sa mère, Khaleda Zia, devenue en 1991 la première femme Première ministre du pays et alternant ses mandats au pouvoir avec Sheikh Hasina.

Allégations de népotisme et de mauvaise gestion ont émaillé la carrière de M. Rahman.

Des documents de l'ambassade américaine de 2006 l'ont décrit comme "héritier présomptif" du BNP, qui "inspire peu mais inquiète beaucoup".

D'autres rapports l'ont qualifié de "symbole d'un gouvernement kleptocratique et d'une politique violente", l'accusant d'être "phénoménalement corrompu", des allégations qu'il réfute.

Depuis la chute de Sheikh Hasina en 2024, Tarique Rahman a été acquitté du chef d'accusation le plus grave retenu contre lui: une peine de prison à perpétuité prononcée par contumace en 2018 pour des accusations selon lesquelles il aurait orchestré un attentat à la grenade commis en 2004 lors d'un rassemblement politique de Mme Hasina. Il a toujours nié toute implication.

Dernièrement, M. Rahman a gagné en influence sur les réseaux sociaux, symbole de rassemblement pour les partisans du BNP.

D.Verstraete--JdB