

Allemagne: Niko Kovac, stabilisateur du Borussia Dortmund
En l'espace d'une dizaine de mois, l'entraîneur croate Niko Kovac a remis le Borussia Dortmund sur les rails de la victoire, abordant le Klassiker du foot allemand à Munich contre le Bayern samedi (18h30) dans la peau d'un outsider ambitieux.
En ce début de saison, le Bayern Munich a remporté ses dix premiers matches et avance en mode rouleau compresseur, que ce soit en Allemagne (8 victoires, dont 6 en Bundesliga) ou en Europe (2 victoires).
Avec 38 buts marqués, il affiche un bilan proche de la perfection, avec des duels face à certaines équipes de haut de tableau du championnat (6-0 contre Leipzig, 3-0 à Francfort) ou de sérieux prétendants en Ligue des champions (3-1 contre Chelsea).
Et son attaquant Harry Kane, dans un rôle de N.9 hybride qui lui sied à merveille, évolue de son propre aveu dans la meilleure forme de sa carrière à 32 ans (18 buts, dont 11 en Bundesliga depuis le début de la saison, 103 en 106 matches depuis son arrivée en Bavière à l'été 2023).
La tâche qui se présente devant Dortmund s'annonce donc immense, et Niko Kovac, passé sur le banc du Bayern de juillet 2018 à novembre 2019, en a conscience. "Le Bayern est favori, mais nous sommes un outsider qui veut faire mal à l'adversaire. Si on agit avec peur, ça ne se passe pas bien. On doit chercher à jouer vers l'avant", a prévenu l'entraîneur de Dortmund jeudi en conférence de presse.
Après son expérience munichoise en demi-teinte (trois titres lors de sa première saison, mais une mise à l'écart en début de la seconde), Kovac est passé par Monaco (juillet 2020-janvier 2022), puis Wolfsburg (juillet 2022-mars 2024).
- Rapidement prolongé jusqu'en 2027 -
Arrivé à Dortmund début février 2025, l'ancien sélectionneur de la Croatie a redonné une stabilité et une régularité aux résultats du BVB, après quelques semaines de tâtonnement (quatre défaites pour deux victoires pour ses six premiers matches en Bundesliga).
"Autour du BVB, il y a eu longtemps de l'agitation. Et je dois dire, Niko a contribué à ce que cela s'améliore nettement. Dans la façon dont il dirige l'équipe. Et dans la façon dont il s'exprime en public", a estimé le patron du secteur sportif, Lars Ricken, dans l'hebdomadaire Sport Bild.
Sous contrat initialement jusqu'à la fin de la saison 2025/26, le Borussia a assez rapidement prolongé jusqu'à l'été 2027 le bail de l'entraîneur, connu pour sa sa rigueur, mais qui a su évoluer au cours de sa carrière, se montrant à Dortmund plus détendu.
"En tant qu'entraîneur, j'ai continué à me développer, on essaie de s'améliorer chaque jour. Et en tant qu'homme aussi, on essaie de se développer", a expliqué Kovac, de sa voix grave et posée, en conférence de presse. "On prend toujours avec soi des éléments de ses expériences passées", a-t-il insisté.
Le revers à Leipzig à la mi-mars est le dernier en date en Bundesliga pour Dortmund, qui a arraché in extremis sa qualification pour la Ligue des champions grâce à une série de sept victoires et un nul (à Munich) lors des huit derniers matches de Bundesliga la saison passée et s'est hissé en quarts de finale du Mondial des clubs (défaite 3-2 contre le Real Madrid).
Les joueurs de Kovac arrivent à Munich invaincus après six matches de Bundesliga cette saison, une première depuis 2017, même si cinq de leurs six adversaires sont au-delà du top 10 actuel.
Deux semaines après le nul à domicile contre Leipzig (1-1), Dortmund devrait en savoir plus sur ses ambitions nationales après le Klassiker.
A.Martin--JdB