

Canoë: champion du monde, Nicolas Gestin veut "pousser les curseurs au maximum"
Sacré la semaine dernière champion du monde de canoë slalom, un an après son titre olympique à Paris, Nicolas Gestin a "bouclé la boucle" d'un début de carrière déjà marquant à 25 ans, lui qui souhaite continuer à prendre des risques sur l'eau pour repousser les limites de son sport.
QUESTION: A l'arrivée lors de votre sacre de champion du monde en Australie, vous avez déclaré en plaisantant +pouvoir vous arrêter+ maintenant. Avez-vous eu le sentiment d'un accomplissement dans votre carrière ?
REPONSE: "Oui, carrément. C'était une blague mais c'était une manière de dire: +la boucle est bouclée+. Il reste quand même un titre européen à aller chercher. Mais oui, gagner les Mondiaux, c'était un objectif sans trop me le dire, mais j'avais envie de le cocher dans ma carrière."
Q: Vous aviez pour objectif de vous amuser cette saison, après la période olympique, comment cela se matérialise ?
R: "C'est une bonne question, mais c'est sûr que déjà, prendre le départ en compétition m'amuse. Je retiens une course cette année, celle de la finale de la Coupe du Monde à Augsbourg (il a remporté le classement général début septembre, NDLR), où il y avait pas mal d'enjeux, où je n'étais pas forcément dans la meilleure des situations pour remporter le classement général. Ils nous ont mis un parcours très dur et très technique qui permet aussi de s'exprimer au maximum donc j'ai pris des options très risquées. En sortant de l'eau, je m'étais régalé. Dans la prise de risques, l'engagement maximal, j'ai envie que les prochaines années ressemblent à cela, à pousser les curseurs au maximum. Courir à 100%. Je n'ai plus envie de naviguer en faisant parfois des compromis."
Q: Avez-vous l'impression de marquer l'histoire de votre discipline ?
R: "Non pas trop, c'est vrai. Je trouve que quand on le vit, on le voit moins tout simplement. Pour autant quand je vois Titouan Castryck, (également sacré champion du monde de kayak et vainqueur du classement général cette saison, NDLR), je me dis qu'il est en train de marquer le kayak homme à l'international. Et j'en discutais avec un ancien céiste français, j'ai l'impression que pour moi le +prime+ du kayak c'était il y a 10 ans, quand j'avais 15 ans. Je regardais cela en me disant: +c'est trop bien+. Et lui qui a 10 ans de plus me disait, que pour lui c'était dans les années 2000. Donc dans les yeux des jeunes de 15 ans c'est peut-être pareil."
Q: Dans une interview, vous disiez vouloir encore suivre les champions de votre discipline comme l'Australienne Jessica Fox (championne olympique en titre de canoë et de kayak). Comme elle, le kayak vous intéresserait ?
R: "Je suis mal barré (rires). Mon collègue de l'équipe de France, Mewen Debliquy, s'est aussi mis au kayak cette année. Je lui ai dit que si je gagnais aux Mondiaux, j'achèterais un kayak et je le battrais aux sélections de l'année prochaine. Mais je ne sais pas si je vais en acheter un! Je n'en ai pas fait beaucoup quand j'étais petit, pendant deux ou trois ans, donc je ne suis vraiment pas si bon que ça. C'est un défi que j'ai identifié mais je ne sais pas si j'ai envie d'y aller. Cela m'arrive de ramer en kayak de temps en temps sur l'eau et justement l'an dernier quand je l'avais fait un peu après les Jeux, je trouvais que c'était dur de sentir que j'avais un gros cap avec le haut niveau. J'aime bien ce côté très exigeant et très en maîtrise sur tout ce que je fais. Là d'un coup je perdais tout car j'étais vraiment pas au niveau. Mais ce serait un super défi, il est dans un coin de ma tête."
X.Maes--JdB