

Mondial de volley: pour les Bleus, le rebond ou la désillusion
"La phase finale commence plus tôt que prévu." Après avoir grillé son joker contre la modeste Finlande (2-3), l'équipe de France de volley-ball joue sa survie au Mondial dans un choc tendu face à la pénible et bien connue Argentine, jeudi (12h00 heure de Paris) à Quezon City.
Sauf improbable revers des Finlandais (3e avec 1 victoire et 3 pts) contre la Corée-du-Sud au petit matin, les doubles champions olympiques en titre (2e, 1 v., 4 pts) sont obligés de battre les Argentins (1ers, 2 v., 5 pts) pour prendre l'une des deux premières places de la poule C.
Et éviter ainsi de quitter les Philippines avant même les 8e de finale alors qu'ils sont venus y conquérir le seul titre qui manque au palmarès du volley-ball masculin français.
Le nécessaire rebond a été précédé d'une explication, au cours d'une séance vidéo mercredi matin. La moitié a été consacrée à un debrief vidéo, avant "de switcher (basculer) sur l'Argentine", qui sera également au menu de la séance du soir, a expliqué Jenia Grebennikov.
"C'était calme, comme d'habitude. Par moments (le sélectionneur Andrea Giani) a insisté sur notre inefficacité en attaque (mardi) (...) mais on a surtout insisté sur le fait que ça dépende beaucoup de nous" a poursuivi le libéro.
"Ce n'est jamais chaud entre nous" a embrayé Yacine Louati. "On est confiants, on connaît notre valeur, et le groupe est uni. Je crois qu'heureusement d'ailleurs, parce que ce n’est pas la première fois qu’on a une déconvenue comme ça sur une compétition majeure" a ajouté le réceptionneur-attaquant, qui mardi a pallié le forfait de Trévor Clevenot (genou).
Ce dernier devrait être apte jeudi, comme Nicolas Le Goff (abdominaux), même si ces deux cadres devaient passer un ultime test jeudi matin lors de l'entraînement.
- Musculation égale cohésion -
Les Bleus sont en effet habitués à se relever après avoir trébuché. Ils avaient ainsi frôlé l'élimination en poules aux JO-2021, avec trois défaites (en cinq matches), dont une contre... les Argentins (3-2), sur qui ils avaient pris une revanche éclatante (3-0) en demi-finales.
Trois ans plus tard à Paris, ils avaient perdu contre la Slovénie (3-2) en poules, alors qu'ils étaient certes déjà qualifiés.
Les deux séances vidéo de mercredi ont été encadrées par une de musculation, mise au programme, plutôt qu'un entraînement volley, par l'encadrement après une longue réunion.
"C'était important qu'ils (les joueurs) restent ensemble. Or, si un groupe fait du volley (les titulaires), l'autre de la musculation, tu ne crées pas la cohésion. Et Laurent (Lecina, le préparateur physique, NDLR) a voulu faire absolument de la musculation pour évacuer par l'effort, retrouver du dynamisme" a raconté Pascal Foussard, le manager.
- "Prendre ses responsabilités" -
Il a trouvé les joueurs "touchés mentalement, par rapport à leur niveau de jeu et à l'importance qu'avait ce match" face à la Finlande.
"Cela ne sert à rien d'allumer un feu (hausser le ton), ils savent qu'ils ont mal joué. Ils connaissent ces rouages (d'être dos au mur), ils ont l'expérience et l'habitude de jouer ensemble" a-t-il encore souligné.
Andrea Giani a revanche insisté, d'après Pascal Foussard, sur la nécessité de "prendre ses responsabilités" face aux Argentins, ce qui avait selon l'Italien cruellement manqué mardi. "C'est à dire prendre des risques quand tu sais que tu dois faire le point", au service et en attaque, a sous-titré le manager.
L'attitude négative avait également été pointée du doigt. Louati a préféré évoquer de la "frustration" mais a reconnu que sa gestion serait l'une des clés de la rencontre jeudi, sous tension et face à des Argentins pénibles à jouer.
"Ils sont +relous+, a rectifié Grebennikov. Il ne faudra pas se frustrer: on va perdre des points, on va en faire aussi. Ca va être une belle bagarre." Les Bleus espèrent ne pas en ressortir K.O.
I.Servais--JdB