Journal De Bruxelles - Wimbledon: jouer sur gazon, un art difficile

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Wimbledon: jouer sur gazon, un art difficile
Wimbledon: jouer sur gazon, un art difficile / Photo: HENRY NICHOLLS - AFP

Wimbledon: jouer sur gazon, un art difficile

Certains le craignent, d'autres l'adorent, tous le décrivent comme une surface "piégeuse": le gazon, mis à l'honneur dès lundi et pour deux semaines à Wimbledon, invite à réinventer son tennis, ses déplacements et sa tactique.

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Spécialité toute britannique, les courts en herbe sont rares en Europe comme ailleurs dans le monde, si bien que nombre de compétiteurs se retrouvent dépourvus une fois les cinq semaines annuelles de jeu sur gazon arrivées.

"Très peu de pays ont des tournois sur gazon car cela demande un entretien considérable pour avoir des courts corrects", raconte à l'AFP Lucas Pouille, ex-N.10 mondial. "Tous les joueurs, français ou étrangers, le découvrent très tardivement, sauf si on a joué dessus en juniors", souligne le Nordiste, quart-de-finaliste en 2016 à Wimbledon.

La "terrienne" Loïs Boisson (66e au classement WTA) en a fait l'amère expérience en échouant dès le premier tour des qualifications pour Wimbledon, deux semaines et demi après la fin de son exceptionnel parcours à Roland-Garros, achevé en demi-finales.

Les déplacements sont "plus compliqués" et "le rebond est bas", "l'effet lifté prend moins, aussi", a commenté son entraîneur Florian Reynet après l'élimination de la Dijonnaise, novice sur l'herbe à 22 ans.

Classée 361e mondiale avant Roland-Garros, la numéro un française n'a pas eu l'occasion de se faire la main sur gazon avant "Wim", faute d'invitation des organisateurs de tournoi, et elle l'a payé cher.

Sa compatriote Varvava Gracheva (92e), récente demi-finaliste à Eastbourne, se souvient d'être passée par là: "avant, j'étais vraiment en galère sur le gazon, je ne comprenais pas ce je devais faire", rembobine-t-elle.

- Service, volée et petits pas -

Rien ne remplace l'expérience, donc.

"Je ne dirais pas que tout est soudain parfait, parce que la surface reste difficile et piégeuse, mais j'ai simplement plus d'années d'expérience", affirme ainsi Iga Swiatek (4e), qui a joué (et perdu) samedi sa première finale sur gazon à Bad Homburg.

Sur herbe, difficile de s'en sortir sans un bon service, un excellent retour et un jeu agressif, notamment au filet où la volée est privilégiée. Il faut aussi modifier son jeu de jambes en préférant les petits pas, plutôt que les grandes enjambées.

Le tout en quelques jours puisque la saison sur herbe arrive très vite après la terre battue.

Après deux mois sur terre battue, "on arrive sur le gazon et on a une poignée de jours pour changer complètement - pas complètement, parce qu'on a toujours notre tennis, mais on change un peu sa façon de jouer", relève Coco Gauff, la N.2 mondiale et récente lauréate de Roland-Garros.

- "Comme si on volait" -

Arthur Rinderknech, opposé lundi au N.3 mondial Alexander Zverev, met en avant une autre spécificité: "il y a moins de cardio mais plus de musculaire, l'effort est plus court".

Lucas Pouille, qui l'entraîne actuellement, évoque aussi un temps de jeu plus réduit que sur terre battue ou ciment.

"Ce n'est pas la surface où il y a le plus d'échanges, il y a plein de matches où parfois il ne se passe pas grand-chose, et tout d'un coup il faut être hyper vigilant", relève le joueur de 31 ans, en convalescence après s'être rompu le tendon d'Achille en février.

"C'est l'une des surfaces les plus exigeantes en ce qui concerne la concentration, et physiquement elle est contraignante", détaille-t-il.

Carlos Alcaraz, lui, fait partie des rares joueurs qui ont dompté le gazon très tôt, et très bien.

L'Espagnol l'a découvert en juniors à Roehampton, près de Londres. "Je m'étais même un peu surpris moi-même parce que j'avais fait de bons matches", en a-t-il souri samedi devant les médias.

À Wimbledon, le double tenant du titre adore tout, "le style des joueurs sur le court, le son de la balle, les déplacements. Ce n'est pas évident, mais quand on comprend comment bouger, c'est comme si on volait. C'est vraiment une surface pour moi", où l'Espagnol a tout le loisir de "slicer, faire des amorties, aller au filet tout le temps, être agressif".

E.Goossens--JdB