

Ligue 1: malgré le désordre, les Lyonnais font mine d'y croire
Sans son destin en mains, Lyon veut encore croire à la qualification pour la lucrative Ligue des Champions avant d'affronter Monaco samedi (21H00) lors de la 33e journée de Ligue 1, et tente d'évacuer toute forme de pression financière, malgré la menace d'une rétrogradation administrative en L2.
L'OL est actuellement 7e à cinq points de Marseille (2e), quatre de Monaco (3e) et trois d'un trio composé de Nice, Lille et Strasbourg à la 4e place, un classement qui ne garantit qu'une place au 3e tour préliminaire de la C1.
"Nous n'avons que ça à viser, les trois points sinon il ne restera rien", reconnaît le défenseur argentin, Nicolas Tagliafico.
"La pression est là depuis longtemps même si l'objectif est lointain", soutient le champion du monde 2022 qui appelle "à se souvenir de la saison dernière".
Lyon, lanterne rouge à la trêve hivernale, avait alors arraché sa qualification pour la Ligue Europa dans les derniers instants de l'ultime match de Ligue 1.
"Je ne lis pas les réseaux sociaux ou la presse française. On entend des choses sur les finances dont nous tentons de nous extraire tout en essayant de continuer à faire au mieux et de nous concentrer sur nos objectifs. Nous connaissons les conséquences d'une qualification en Ligue des Champions", a insisté Tagliafico.
- Instabilité -
Le climat reste particulier autour et au sein d'un club instable à tous niveaux, loin de ce qui avait fait la puissance de l'OL au temps de Jean-Michel Aulas (1987-2022), quand l'OL s'était hissé de la 2e division au sommet du football français et parmi les meilleurs européens.
Au niveau sportif, Fonseca, qui dit "travailler pour que le futur Lyon soit en Ligue des Champions", est déjà le quatrième entraîneur depuis que John Textor a pris le contrôle de l'OL en décembre 2022. Après Laurent Blanc, Fabio Grosso et Pierre Sage, limogé fin janvier.
Côté gouvernance, Textor a déjà usé trois directeurs généraux: Jean-Michel Aulas, l'ancien actionnaire majoritaire qu'il avait placé à la direction opérationnelle du club pour trois ans et débarqué après cinq mois en mai 2023, Santiago Cucci (juillet-novembre 2023), puis Laurent Prud'homme, avec qui une procédure est engagée depuis fin avril.
Le directeur sportif David Friio (décembre 2023-septembre 2024), qui a payé un dernier mercato estival décevant sur le plan des ventes, a été remplacé par le responsable du recrutement Matthieu Louis-Jean.
Et c'est sans compter les mouvements de joueurs, dont ceux opérés entre Molenbeek (2e div. belge) et Botafogo (1re div. brésilienne), clubs appartenant, comme Lyon, à Eagle Football Holdings, la maison-mère dont Textor est aussi président.
- Menace de relégation -
"Cela fait trois ans que je suis là. J'ai vu beaucoup de gens partir et arriver", constate Tagliafico, en fin de contrat au 30 juin et qui devrait quitter le club comme d'autres joueurs à forte rémunération tel que le capitaine Alexandre Lacazette, afin d'alléger la masse salariale.
Car financièrement, la situation reste précaire et Textor dénonce "les lourdes pertes d'exploitation" dont il dit avoir "hérité".
Malgré les engagements partiellement tenus par John Textor, comme l'apport de 83 millions d'euros dans les comptes cet hiver et un mercato hivernal qui a rapporté 41 millions, l'OL reste sous la menace d'une rétrogradation administrative en Ligue 2 prononcée "à titre conservatoire" en novembre par la DNCG, le gendarme financier du football français, avec interdiction de recrutement et encadrement de sa masse salariale.
L'instance de contrôle financier des clubs (ICFC) de l'UEFA discute aussi actuellement avec l'OL d'un "accord négocié" qu'il devra accepter avec une amende de plus de dix millions d'euros dans le cadre du règlement du fair play financier, sous peine d'une exclusion des coupes d'Europe.
R.Vercruysse--JdB