Trump fait état d'une frappe terrestre américaine au Venezuela contre le narcotrafic
Donald Trump a affirmé lundi que les Etats-Unis avaient détruit une zone de mise à quai utilisée par des bateaux accusés de participer au narcotrafic au Venezuela, une possible première frappe terrestre depuis le début de la campagne militaire américaine contre le trafic de drogue en Amérique latine.
Les Etats-Unis exercent une forte pression sur Caracas depuis des mois, cherchant à pousser au départ le président Nicolas Maduro, accusé par Washington d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic.
Ils ont mené jusqu'à présent une trentaine de frappes contre des embarcations de trafiquants présumés, faisant près de 107 morts dans les Caraïbes et le Pacifique.
"Il y a eu une grande explosion sur la zone de mise à quai où ils chargent les bateaux de drogue. (...) Nous avons donc frappé tous les bateaux et maintenant nous frappons la zone, (...) et ça n'est plus là", a déclaré lundi le président américain depuis sa résidence Mar-a-Lago, où il a reçu le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Il n'a pas révélé le lieu de cette frappe, précisant simplement qu'elle s'était produite "sur le rivage". Il a également refusé de dire qui, de l'armée ou de la CIA, avait mené cette opération.
Donald Trump agitait depuis plusieurs semaines la menace de frappes terrestres visant des cartels de la drogue en Amérique latine, mais aucune attaque n'avait été encore confirmée à ce jour.
Selon CNN et le New York times, il s'agit d'une frappe de drone qui a visé un débarcadère isolé utilisé par le gang de narcotrafiquants vénézuéliens du Tren de Aragua pour stocker de la drogue et la charger sur des bateaux bateau en vue de son expédition.
- Personne sur place -
Personne ne se trouvait sur place au moment de la frappe, il n'y a donc eu aucune victime, toujours selon ces deux médias, s'appuyant sur des sources anonymes familières du dossier.
Le président Trump était interrogé par des journalistes après une allusion à une telle frappe dans un entretien diffusé vendredi.
Dans une interview radio avec le milliardaire John Catsimatidis, l'un de ses soutiens, Donald Trump avait affirmé que les Etats-Unis avaient frappé une "grande installation d'où viennent les navires" servant selon lui à la production de bateaux utilisés pour le narcotrafic.
"Il y a deux nuits, nous l'avons détruite. Donc nous les avons frappés très durement", avait-il assuré, laissant donc entendre que l'opération a eu lieu le mercredi 24 décembre.
Interrogés par l'AFP, ni le Pentagone, ni la Maison Blanche n'avaient confirmé ces déclarations.
De son côté, le gouvernement vénézuélien n'a fait aucun commentaire officiel sur une telle frappe.
L'attaque pourrait considérablement aggraver les tensions avec le président vénézuélien Nicolas Maduro, dont les Etats-Unis tentent d'obtenir la démission par leur pression militaire dans les Caraïbes.
Lundi, l'armée américaine a par ailleurs fait état d'une nouvelle frappe dans l'est du Pacifique contre un navire "impliqué dans des opérations de narcotrafic", lors de laquelle deux personnes ont été tuées.
Jusqu'à présent, l'administration américaine n'a pas apporté de preuves démontrant que ces embarcations visées transportent effectivement de la drogue.
Washington a déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes et imposé au Venezuela un blocus visant des pétroliers sous sanctions.
Nicolas Maduro dément les accusations américaines, et assure que les Etats-Unis cherchent à le renverser pour s'emparer du pétrole vénézuélien, principale ressource du pays.
Y.Niessen--JdB