Journal De Bruxelles - Venezuela: "avec on sans négociation", Maduro "quittera le pouvoir", promet la prix Nobel Machado

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Venezuela: "avec on sans négociation", Maduro "quittera le pouvoir", promet la prix Nobel Machado
Venezuela: "avec on sans négociation", Maduro "quittera le pouvoir", promet la prix Nobel Machado / Photo: Federico PARRA - AFP/Archives

Venezuela: "avec on sans négociation", Maduro "quittera le pouvoir", promet la prix Nobel Machado

La prix Nobel de la paix 2025 Maria Corina Machado s'est dite convaincue lors d'un entretien par visioconférence avec l'AFP lundi que le président vénézuélien Nicolas Maduro "quittera le pouvoir avec ou sans négociation", rappelant que des "garanties" lui avaient été proposées.

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La cheffe de l'opposition vénézuélienne, 58 ans, qui est entrée dans la clandestinité quelques jours après la présidentielle de 2024, estime que sa récompense et le déploiement américain sont un "coup fatal" pour le pouvoir.

Washington a déployé en août huit navires de guerre au large des côtes du Venezuela. L'administration Trump a frappé en mer au moins quatre embarcations qu'elle a présentées comme étant celles de narcotrafiquants, pour un bilan d'au moins 21 morts. Plusieurs sources proches du pouvoir américain font état de frappes imminentes visant le territoire vénézuélien.

- "Avec ou sans négociation" -

"Maduro a en ce moment la possibilité d'avancer vers une transition pacifique. (...) Avec ou sans négociation, il quittera le pouvoir", a-t-elle lancé.

"Nous avons dit être prêts à offrir des garanties, que nous ne rendrons pas publiques tant que nous ne serons pas assis à cette table de négociation. S'il insiste, les conséquences seront directement de sa responsabilité. De personne d'autre", prévient-elle.

"Ils (le pouvoir) sont conscients que nous sommes dans une phase finale et décisive (...) Ces dernières heures, plusieurs camarades ont été arrêtés, la répression augmente. C'est une façon d'essayer de paraître forts parce qu'ils savent que tout ce qui se passe (déploiement et prix Nobel) est un coup fatal", assure Mme Machado.

"Le monde entier sait qu'ils ont été battus à plate couture. Nous avons démontré notre triomphe", ajoute-elle à propos de la présidentielle de 2024.

L'opposition qui a collecté les procès-verbaux des bureaux de vote assure avoir prouvé la fraude du pouvoir. Le conseil national électoral, considéré aux ordres de Maduro, l'a déclaré vainqueur, sans publier de chiffres détaillés, affirmant avoir été victime d'une attaque informatique.

- Intervention américaine -

"Je ne vais pas spéculer", a-t-elle réagi sur le déploiement américain. "Celui qui a déclaré la guerre aux Vénézuéliens, c'est Nicolas Maduro".

"Je l'ai répété d'innombrables fois: sans liberté, il n'y a pas de paix et sans force, il n'y a pas de liberté quand tu fais face à une structure narco-terroriste. Nous avons tout essayé", a-t-elle néanmoins souligné.

"L'invasion qui existe ici est celle des Cubains, des Russes, des Iraniens (alliés traditionnels de Caracas), du Hezbollah, du Hamas, des cartels de la drogue, de la guérilla des Farc", accuse-t-elle.

"Nous, les Vénézuéliens, nous n'avons pas d'armes à feu, nous avons la parole, nous avons l'organisation citoyenne, nous avons la pression, nous avons la dénonciation", dit-elle.

- Relations avec Trump et les Etats-Unis -

Mme Machado qui a dédié son prix au "peuple vénézuélien qui souffre" mais aussi au président américain souligne que c'est "reconnaître au président Trump ce que nous considérons juste et nécessaire (...) C'est pour lui transmettre à quel point le Venezuela a besoin de son leadership et de la coalition internationale qui s'est formée".

"Nous avons un grand respect et une communication fluide (avec Washington), comme j'en ai avec de nombreux autres gouvernements", confie Mme Machado.

Elle a refusé d'évoquer la périodicité des contacts ou la lutte d'influence que se livrent, selon les médias, le secrétaire d'Etat Marco Rubio et l'envoyé spécial Richard Grenell.

- "Corruption et répression" -

"L'argent, lorsqu'il leur parvient (au pouvoir) passe d'abord dans la corruption. C'est le plus grand pillage de l'histoire de l'humanité. En deuxième lieu, (l'argent) va à la répression. (...) Mais il n'y pas d'argent pour les médicaments, les enseignants, les services publics, les personnes âgées", assure Mme Machado.

- Armée -

"Il faut offrir des garanties, et ceux qui facilitent une transition en auront (...) Ce message, nous l'avons adressé à toute la structure des Forces armées, aux corps policiers et aux employés publics", dit-elle.

Imagine-t-elle un soulèvement ? "Nous avons tous - civils, militaires - un rôle à jouer et, dans tous les cas, toute action qui respecte (la victoire revendiquée par l'opposition à la présidentielle) le 28 juillet serait le rétablissement de la Constitution".

- Son avenir -

"Notre président élu (Edmundo Gonzalez Urrutia, selon l'opposition) a déclaré qu'il souhaite que je l'accompagne en tant que vice-présidente", a déclare Mme Machado, qui n'avait pu se présenter car déclarée inéligible. "Je serai là où je pourrais être le plus utile à notre pays".

A propos de sa clandestinité, elle affirme ne "pas compter les jours, mais soustraire ceux qui restent, parce que je ne doute pas une seule seconde que nous sommes dans un compte à rebours".

R.Vercruysse--JdB