Journal De Bruxelles - Trump raille le troisième parti annoncé par Musk, le duel des anciens alliés continue

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Trump raille le troisième parti annoncé par Musk, le duel des anciens alliés continue
Trump raille le troisième parti annoncé par Musk, le duel des anciens alliés continue / Photo: ROBERTO SCHMIDT - AFP

Trump raille le troisième parti annoncé par Musk, le duel des anciens alliés continue

Donald Trump et son ancien allié Elon Musk ont repris leur duel de plus belle ce weekend, le président américain raillant le projet de création d'un troisième parti politique aux Etats-Unis annoncé par l'homme le plus riche du monde.

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"Je pense que c'est ridicule de lancer un troisième parti. Nous connaissons un formidable succès avec le Parti républicain", a déclaré M. Trump à des journalistes depuis le New Jersey, avant d'embarquer dans son avion pour rentrer à Washington.

"Les démocrates sont perdus, mais il y a toujours eu un système bipartite et je pense que lancer un troisième parti ajoute simplement de la confusion", a poursuivi le chef de l'Etat. "Les troisièmes partis n'ont jamais fonctionné", a-t-il asséné.

"Il peut s'amuser autant qu'il veut avec ça, mais je pense que c'est ridicule", a conclu M. Trump.

Peu après, le président américain publiait sur son réseau Truth Social une logorrhée contre son ancien partenaire, se disant "peiné de voir Elon Musk +dérailler+ complètement" et "devenir tout simplement une CATASTROPHE ces cinq dernières semaines".

MM. Musk et Trump ont pourtant été très proches.

Elon Musk - propriétaire de Tesla, SpaceX et du réseau social X, entre autres - a contribué à hauteur de plus de 270 millions de dollars à la campagne du républicain pour la Maison Blanche.

Il a aussi piloté la Commission pour l'efficacité gouvernementale (Doge) destinée à réduire drastiquement les dépenses fédérales. Il était un habitué du Bureau ovale.

Il a quitté Doge en mai pour reprendre en main ses entreprises et, en particulier, Tesla dont l'image et les ventes ont souffert dans le monde du fait de cette collaboration.

Peu après, les deux hommes ont durement et publiquement commencé à ferrailler au sujet du projet de loi budgétaire de Donald Trump.

Fermement opposé à ce texte, dont il dénonce l'impact sur les finances publiques, Elon Musk avait promis de lancer son propre parti politique si le texte était adopté.

- "Parti de l'Amérique" -

Il a mis sa menace à exécution samedi, au lendemain de la promulgation en grande pompe de la "grande et belle loi" de Donald Trump, en annonçant la création de sa formation, le "Parti de l'Amérique" (America Party).

Il a expliqué qu'il comptait concentrer ses efforts sur "deux ou trois sièges du Sénat et huit à dix" de la Chambre des Représentants pour les élections de mi-mandat en 2026.

"Etant données les faibles marges aux législatives, cela serait suffisant pour faire pencher la balance pour les lois contestées", a-t-il souligné.

"Il veut lancer un troisième parti politique, alors même que ce type de parti n'a jamais prospéré aux Etats-Unis. Le système ne semble pas conçu" pour ça, a estimé le président sur Truth Social.

"La seule chose à laquelle les Troisièmes Partis sont bons, c'est à créer une Perturbation Complète et Totale, et le Chaos, et cela suffit avec les Démocrates d'extrême gauche", a-t-il lancé.

Donald Trump a rappelé ensuite que sa loi budgétaire prévoyait la suppression des aides à l'achat des véhicules électriques.

"En plongeant encore plus avant dans la politique (...) Musk part exactement dans la direction opposée de ce que les actionnaires/investisseurs de Tesla veulent qu'il fasse pendant cette période cruciale" pour l'entreprise, a estimé dimanche Dan Ives, analyste de Wedbush.

"Si les plus fervents supporteurs de Musk le soutiendront coûte que coûte (...) il y a un sentiment général d'épuisement de la part de nombreux investisseurs de Tesla" concernant ses ambitions politiques, ajoute l'expert, pour qui le "soulagement initial" de son départ de Doge a été "de courte durée".

Pour le ministre américain des Finances, Scott Bessent, Elon Musk doit se consacrer à ses entreprises plutôt qu'à faire de la politique.

"Je pense que les conseils d'administration de ses différentes entreprises voulaient qu'il revienne diriger ces entreprises, ce à quoi il est meilleur que quiconque", a réagi M. Bessent, interrogé sur CNN pour savoir si l'annonce de M. Musk inquiétait l'administration Trump.

Et de conclure: "les principes" défendus par la commission dirigée par M. Musk ont "été très populaires" mais, "lorsque l'on regarde les sondages, Elon ne l'était pas".

D.Mertens--JdB