Journal De Bruxelles - Gaza: 52 morts dans des raids israéliens selon les secours, nouvelles évacuations

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Gaza: 52 morts dans des raids israéliens selon les secours, nouvelles évacuations
Gaza: 52 morts dans des raids israéliens selon les secours, nouvelles évacuations / Photo: BASHAR TALEB - AFP

Gaza: 52 morts dans des raids israéliens selon les secours, nouvelles évacuations

L'armée israélienne a émis jeudi un avis d'évacuation pour les habitants de 14 secteurs du nord de la bande de Gaza, en dépit des critiques internationales croissantes sur l'intensification de son offensive dans le territoire palestinien affamé et dévasté.

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La Défense civile locale a fait état de 52 personnes tuées dans des bombardements israéliens à travers le territoire palestinien depuis les premières heures du jour.

Alors que les Gazaouis survivent dans des conditions jugées alarmantes par la communauté humanitaire, les autorités israéliennes ont annoncé cette semaine une reprise limitée de l'aide après un blocus total de plus de deux mois.

Dans le même temps, l'armée a intensifié ses bombardements et opérations terrestres, dans le but affiché d'anéantir le Hamas et de libérer les otages enlevés lors de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.

"L'armée israélienne opère avec force dans les zones où vous vous trouvez (...) car les organisations terroristes poursuivent leurs activités et opérations", a-t-elle averti jeudi en arabe, sur les réseaux sociaux, dans un appel à l'évacuation de 14 secteurs du nord de la bande de Gaza, notamment le camp de Jabalia.

Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a annoncé début mai un plan pour la "conquête" de Gaza, au prix du déplacement interne de "la plupart" de ses 2,4 millions d'habitants.

- "Tout le monde attend" l'aide -

Affirmant vouloir contraindre le Hamas à relâcher les otages du 7-Octobre, Israël avait bloqué le 2 mars l'entrée de toute aide à Gaza, accusant le mouvement palestinien de la détourner, ce que ce dernier dément.

Soumis à une forte pression américaine et européenne, Israël a accepté une reprise très limitée des entrées d'aide lundi.

Mercredi, l'ONU a annoncé qu'"environ 90 chargements de camions" ont été expédiés dans le territoire. Le gouvernement du Hamas à Gaza a confirmé que l'équivalent de 87 camions d'aide étaient entrés.

Mais sur le terrain, les Palestiniens attendent désespérément des livraisons, compliquées selon les organisations humanitaires par les conditions imposées par Israël et de sécurité.

A chaque fois qu'il entend parler d'une arrivée de colis, Hossam Abou Aïda se précipite vers les entrepôts de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens à Gaza-ville, où il est déplacé. Mais seulement pour découvrir, après une longue attente, que "c'était un mensonge", dit-il.

"La situation est insupportable", indique mercredi Oum Talal al-Masri, 53 ans: "Personne ne nous a rien distribué, tout le monde attend."

- Que le Hamas "lâche ses armes" -

Face à une situation humanitaire catastrophique et l'intensification des opérations militaires israéliennes à Gaza, de nombreux pays européens ont accentué la pression sur Israël pour faire taire les armes.

L'Union européenne a annoncé mardi qu'elle allait réexaminer son accord d'association avec Israël, en vigueur depuis 2000, et Londres a dit suspendre les négociations avec Israël sur un accord de libre-échange.

Israël a rejeté ces critiques, et dénoncé une "incitation à la haine" le visant dans de nombreux pays après qu'un homme a tué deux employés de son ambassade aux Etats-Unis, près du Musée juif de Washington mercredi soir, scandant des slogans pro-palestiniens lors de son arrestation.

"Malheureusement, l'antisémitisme existe partout dans le monde et augmente", déplore Liora, une habitante de Tel-Aviv en visite à Jérusalem, pour qui les victimes ont été "assassinées parce qu'elles sont juives, c'est tout", et "cela n'a rien à voir avec la cause palestinienne". "Et si nous voulons arrêter la guerre, nous aurons besoin que le Hamas lâche toutes ses armes et rende les otages", ajoute-t-elle.

Israël est prêt à accepter un "cessez-le-feu temporaire" permettant de libérer des otages, a déclaré mercredi soir M. Netanyahu. L'option est rejetée par le Hamas, qui réclame pour libérer ses captifs la fin de la guerre et un retrait total israélien de Gaza.

L'attaque sans précédent du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles. Sur 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 20 vivantes "avec certitude" selon M. Netanyahu.

La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 53.762 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

D.Verheyen--JdB