

Brésil: la forêt amazonienne amputée d'une surface équivalente à l'Espagne en 40 ans
La forêt amazonienne au Brésil a été amputée en quatre décennies d'une surface proche de celle de l'Espagne et s'approche d'un "point de non-retour", selon les données publiées lundi par le réseau de surveillance Mapbiomas.
Dans le plus vaste pays d'Amérique latine, la plus grande forêt tropicale de la planète a perdu 49,1 millions d'hectares de 1985 à 2024, selon les données satellitaires compilées par ce réseau regroupant des ONG, des universités et des entreprises de technologies.
L'Amazonie s'approche du "point de non-retour au-delà duquel la forêt ne peut plus perdurer" comme telle, car elle menace d'atteindre le seuil de 20-25% de végétation autochtone perdue, explique Bruno Ferreira, chercheur de Mapbiomas, cité dans un communiqué.
"Lors de pertes importantes de végétation, le cycle des pluies est rompu et de grandes zones ont tendance à se transformer en savane", explique-t-il à l'AFP.
Le Brésil, qui accueille en novembre la conférence de l'ONU sur le climat COP30 dans la ville amazonienne de Belem, abrite environ 60% de la forêt amazonienne, soit 421 millions d'hectares au total.
En 2024, la superficie occupée par des activités humaines, notamment agricoles, y a atteint 15,3%, selon Mapbiomas.
La surface occupée par l'élevage y a été pratiquement multipliée par cinq de 1985 à 2024, atteignant 56,1 millions d'hectares.
La forêt joue un rôle crucial dans l'absorption de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.
Au Brésil, la déforestation en Amazonie a augmenté de 4% d'août 2024 à juillet 2025, en raison notamment d'incendies dévastateurs favorisés par la sécheresse historique qui a frappé le pays l'an dernier.
Mais elle avait nettement baissé auparavant depuis le retour au pouvoir en janvier 2023 du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, après de fortes augmentations sous le mandat de son prédécesseur d'extrême droite Jair Bolsonaro.
M.F.Schmitz--JdB