Wall Street hésite, entre résultats de la tech et négociations commerciales
La Bourse de New York hésitait jeudi, après les performances financières mitigées de quelques mastodontes du secteur technologique, les actions Meta et Microsoft chutant tandis qu'Alphabet montait.
Vers 13H50 GMT, le Dow Jones prenait 0,28%, l'indice Nasdaq reculait de 0,83% et l'indice élargi S&P 500 lâchait 0,39%.
"Le marché évalue actuellement une nouvelle série importante de résultats d'entreprises", explique Patrick O'Hare, de Briefing.com, et certaines "méga-capitalisations bloquent la dynamique haussière" de la place américaine.
Dans les premiers échanges, Meta (Facebook, Instagram) chutait très franchement (-11,74% à 663,40 dollars) après avoir tenté mercredi de justifier une nouvelle accélération de ses dépenses records dans l'intelligence artificielle (IA), accueillie avec inquiétude par les marchés.
En revanche, Alphabet, maison mère de Google, était recherché (+2,41% à 281,79 dollars). Ses résultats ont dépassé les prévisions des analystes au troisième trimestre, profitant de la montée en puissance de son activité d'informatique à distance (cloud).
Microsoft a également enregistré des résultats meilleurs que prévu mais glissait de 2,23% à 529,50 dollars.
"Il semble que tous les grands acteurs vont certainement poursuivre, voire accélérer, leurs dépenses dans le domaine de l'IA", remarque Kim Forrest, de Bokeh Capital Partners.
Sont attendus aussi jeudi, mais après la clôture, les trimestriels d'Apple et Amazon.
La veille, le géant des puces Nvidia avait dépassé le seuil historique des 5.000 milliards de capitalisation boursière, preuve supplémentaire de l'appétit des investisseurs pour l'intelligence artificielle.
"Nous avons tous le sentiment intuitif qu'il se forme une +bulle IA+, mais nous ne savons pas comment cela va se passer", note Mme Forrest.
Sur le plan commercial, les dirigeants Donald Trump et Xi Jinping se sont entendus jeudi pour apaiser leur conflit lors d'une rencontre en Corée du Sud qualifiée par le président américain de "grand succès".
Le chef d'Etat américain a annoncé un accord sur les terres rares, le soja et certains droits de douane liés au fentanyl après ses entretiens avec son homologue chinois.
"Ces négociations prennent du temps", le marché continue donc d'adopter une attitude prudente, explique Kim Forrest.
Sur le plan monétaire, la Fed a réduit mercredi ses taux d'intérêt pour la deuxième fois d'affilée, une décision qui n'a toutefois pas fait l'unanimité en son sein, son président prévenant qu'une détente supplémentaire était "loin" d'être acquise à la réunion de décembre.
Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l'État américain se tendait encore, évoluant autour de 4,10% contre 4,06% mercredi en clôture.
A la cote, le géant américain des cafés Starbucks lâchait 0,67% à 83,61 dollars. Le groupe a annoncé mercredi une hausse de son chiffre d'affaires au quatrième trimestre de son exercice décalé 2025, une première en près de deux ans, mais son bénéfice net a chuté sur un an sous l'effet de coûts de restructuration.
Le groupe de cosmétiques Estée Lauder, en perte de vitesse depuis plusieurs mois, est parvenu à dégager un chiffre d'affaires meilleur qu'attendu au premier trimestre de son exercice décalé, et a fait état d'une reprise des ventes en Chine. Il prenait 2,30% à 99,58 dollars.
Le groupe pharmaceutique américain Merck était boudé (-2,16% à 84,69 dollars) malgré un bénéfice net et un chiffre d'affaires en progression.
La biotech américaine Metsera, spécialisée dans les traitements contre l'obésité s'envolait (+21,38% à 63,38 dollars) après que le laboratoire danois Novo Nordisk a annoncé jeudi soumettre une offre de rachat d'au moins 6 milliards de dollars.
O.Meyer--JdB