Journal De Bruxelles - En prison, Nicolas Sarkozy protégé par deux policiers

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En prison, Nicolas Sarkozy protégé par deux policiers
En prison, Nicolas Sarkozy protégé par deux policiers / Photo: BERTRAND GUAY - AFP/Archives

En prison, Nicolas Sarkozy protégé par deux policiers

Deux policiers en prison autour de Nicolas Sarkozy: l'ancien président, incarcéré depuis mardi à la prison de la Santé, est accompagné par deux officiers de sécurité "eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui", un dispositif qui hérisse un syndicat de surveillants.

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L'ancien chef de l'Etat bénéficie en temps normal "d'un dispositif de protection eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui" et ces mesures ont "été maintenues en détention", a indiqué mercredi le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, sur CNews/Europe 1.

Deux officiers de sécurité ont été installés dans une cellule voisine de celle de Nicolas Sarkozy au quartier d'isolement de la prison parisienne.

La décision n'est pas du goût du syndicat de surveillants pénitentiaires Ufap-Unsa-Justice. "On va plutôt avoir deux boulets supplémentaires à traîner", a dénoncé dans la matinée sur RTL Wilfried Fonck, son secrétaire national.

"Aujourd'hui, on a deux personnes civiles qui sont à l'intérieur d'un établissement pénitentiaire qui n'ont rien à y faire (...). Ils ne sont pas rompus au fonctionnement" d'un tel établissement, a fustigé le responsable syndical, qui affirme n'avoir "jamais vu ça en 25 ans de carrière".

Pour le ministre de l'Intérieur, "c'est une décision visant à assurer sa sécurité", "en plus, évidemment, de tout ce qui est mis en œuvre par l'administration pénitentiaire".

Mais l'Ufap-Unsa Justice estime que la présence de ces deux fonctionnaires de police est un "crachat qui est fait au personnel pénitentiaire".

"On est en train de nous dire que le personnel pénitentiaire ne sait pas bosser", a insisté Wilfried Fonck.

- "Justiciable comme un autre" -

Nicolas Sarkozy, 70 ans, a été condamné le 25 septembre pour association de malfaiteurs dans le procès libyen à cinq ans de prison, une détention inédite dans l'histoire de la République. Il a fait appel de cette décision.

Salué par les vivats de ses supporters quand il a quitté son domicile de l'ouest parisien vers 09H15 mardi matin, l'ancien président est arrivé une vingtaine de minutes plus tard à la Santé.

Trois Français sur quatre estiment qu'il est "un justiciable comme un autre, qui ne doit pas être traité différemment des autres personnes condamnées", selon un sondage RTL-Toluna Harris Interactive publié mercredi.

Un chiffre qui tombe à 52% chez les sympathisants des Républicains, ajoute le sondage.

Nicolas Sarkozy devrait rester "un minimum de trois semaines ou d'un mois" en prison, avait indiqué mardi son avocat Christophe Ingrain devant les portes de la prison. La cour d'appel de Paris a deux mois pour statuer sur la demande de mise en liberté déposée dans la foulée du placement sous écrou.

Reçu par le président Emmanuel Macron vendredi dernier à l'Elysée, l'ex-chef de l'Etat pourrait aussi recevoir la visite en prison du ministre de la Justice, Gérald Darmanin.

Des visites désapprouvées par "une majorité de Français", tout comme le rassemblement de soutien qui s'est tenu mardi matin devant le domicile de Nicolas Sarkozy, d'après le sondage RTL-Toluna Harris Interactive.

Ils sont ainsi 53% à désapprouver ce rassemblement, et 57% la visite annoncée de Gérald Darmanin, selon cette enquête réalisée en ligne mardi auprès d'un échantillon de 1.025 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Le garde des Sceaux avait déclaré lundi qu'il irait "voir en prison" Nicolas Sarkozy, assurant qu'en tant que ministre de la Justice il pouvait "aller voir n'importe quelle prison et n'importe quel détenu".

Ce projet a été critiqué par le plus haut parquetier de France, le procureur général près la Cour de cassation Rémi Heitz, qui y a vu un risque "d'atteinte à l'indépendance des magistrats".

mca-sm-ng-mby/bfa/rhl

T.Bastin--JdB