Journal De Bruxelles - Migrants: deux Somaliennes meurent en tentant de traverser la Manche, un troisième décès constaté

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Migrants: deux Somaliennes meurent en tentant de traverser la Manche, un troisième décès constaté

Migrants: deux Somaliennes meurent en tentant de traverser la Manche, un troisième décès constaté

Deux femmes somaliennes sont mortes dans la nuit de vendredi à samedi lors d'une tentative de traversée clandestine de la Manche dans le Pas-de-Calais, tandis que le corps d'un autre migrant a été repêché dans un canal à Gravelines (Nord).

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Les deux victimes dans le Pas-de-Calais sont "deux adultes somaliennes", a déclaré à l'AFP la procureure de Boulogne-sur-Mer Cécile Gressier, dont le parquet a ouvert une enquête pour établir les circonstances de ce nouveau drame migratoire.

Une embarcation surchargée est partie samedi vers 03H15 au large de Neufchâtel-Hardelot puis est revenue une heure plus tard sur la plage, "après avoir dérivé sans pouvoir démarrer", a expliqué la préfecture du Pas-de-Calais dans un communiqué.

Une soixantaine de personnes trempées ont été ensuite prises en charge par la protection civile, les autres s'étant dispersées avant l'arrivée des secours, a précisé à l'AFP Isabelle Fradin-Thirode, la sous-préfète de Montreuil-sur-Mer.

Parmi ces personnes, outre les deux victimes somaliennes, un couple et leur enfant, tous les trois en hypothermie légère, ont été transportés "très rapidement" à l'hôpital de Boulogne-sur-Mer, a ajouté la sous-préfète.

En parallèle, le corps sans vie d'un autre migrant a été découvert et repêché samedi matin dans un canal à Gravelines (Nord) menant à la mer, selon la préfecture du département et des constatations d'une équipe de l'AFP sur place.

Cela porte à au moins 26 le nombre de personnes décédées au cours de ces tentatives de traversées clandestines de la frontière franco-britannique depuis le début de l'année, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.

Plus de 500 migrants ont péri dans la Manche depuis 1999, selon des associations.

Dans la nuit du 9 au 10 septembre, deux hommes vietnamiens et un adolescent né en Egypte sont morts, vraisemblablement écrasés au fond d'une embarcation partie de Sangatte, près de Calais.

Le préfet du Pas-de-Calais, Laurent Touvet, avait alors également mentionné trois autres migrants probablement disparus en mer dans un autre secteur durant la même nuit.

Le corps d'un homme a été récupéré neuf jours plus tard près du port de Dunkerque, sans qu'il soit certain qu'il s'agissait de l'un de ces disparus.

- "Si je reste ici, je suis mort" -

Depuis vendredi soir, avec le retour de "conditions météorologiques favorables, la pression est intense sur le littoral et les migrants sont très nombreux à tenter de prendre la mer", a encore souligné samedi la préfecture du Pas-de-Calais, ajoutant que "plusieurs tentatives ont été empêchées par les policiers et les gendarmes".

Ces traversées très périlleuses se font sur des embarcations de fortune de quelques mètres de long, surnommées "small boats", souvent surchargées et dont les départs sont régulièrement chaotiques.

Malgré le renforcement régulier des moyens français pour empêcher ces traversées - avec un soutien financier conséquent du Royaume-Uni - ces départs ne faiblissent pas, bien au contraire: plus de 32.000 personnes sont parvenues à rejoindre les côtes britanniques depuis le début de l'année, un record.

Sous la pression notamment de l'extrême droite, le gouvernement britannique travailliste a conclu un accord migratoire avec Paris cette année, entré en vigueur depuis août, prévoyant le retour en France de migrants entrés illégalement au Royaume-Uni en échange de l'envoi dans le sens inverse de personnes pouvant prétendre à une régularisation, sur le principe du "un pour un".

De premiers échanges de quelques personnes entre Paris et Londres dans le cadre de ce nouvel accord ont eu lieu ce mois-ci.

Mais ce dispositif, très critiqué par les ONG et s'exposant à des recours en justice, n'a pour l'instant qu'une portée essentiellement symbolique.

Il ne dissuade guère les candidats à l'exil de tenter de traverser la Manche, eux qui ont déjà souvent vécu tant d'autres épreuves avant d'arriver si près de leur but ultime.

Plusieurs migrants rencontrés par l'AFP plus tôt cette semaine dans le camp précaire de Loon-Plage, près de Dunkerque (Nord), étaient ainsi sur la même longueur d'onde.

Saad, un Palestinien d'Irak de 30 ans, résumait le mieux la mentalité ambiante à Loon-Plage: "Si je reste ici, je suis mort. Et si je rentre chez moi, je suis mort".

W.Wouters--JdB