

La Bourse de Paris prudente face à l'inflation américaine et au budget français
La Bourse de Paris évolue en léger repli mercredi, prudente au lendemain de la publication d'une inflation américaine en hausse et dont la trajectoire remet en question la possibilité que la banque centrale américaine (Fed) baisse ses taux directeurs prochainement.
Vers 10H25, l'indice vedette CAC 40 perdait 7,69 points (-0,10%) et s'établissait à 7.758,52 points. La veille, il a terminé en baisse de 41,96 points (-0,54%).
"Les craintes d'inflation alimentée par les droits de douane et la vigueur persistante des données sur le marché du travail (aux Etats-Unis, NDLR) repoussent les attentes de baisse des taux de la Fed. Celle-ci n'est pas attendue pour sa réunion de fin juillet – et pourrait même ne pas avoir lieu en septembre", a commenté Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote, dans une note.
L'inflation américaine, côté consommateurs, s'est élevée à 2,7% en juin sur un an, en accélération après 2,4% en mai, selon l'indice CPI publié mardi. Ces données "suggèrent que les hausses des droits de douane américains commencent à se faire sentir" aux Etats-Unis, selon Neil Wilson, analyste de Saxo Markets.
Sur le marché des changes, l'euro prenait 0,17% face au billet vert, à 1,1621 dollar pour un euro.
Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt français à échéance 10 ans évoluait à 3,41%, stable par rapport à la clôture de mardi. Son équivalent allemand était à 2,72%, contre 2,71%.
"L'écart de taux entre la France et l'Allemagne reste pour l'instant stable", mais "si les discussions budgétaires tournent mal ou bloquent, cet écart pourrait rapidement s'élargir, et les dépenses militaires européennes devraient fortement augmenter", a noté Stephen Innes, gérant de SPI AM.
Le Premier ministre François Bayrou a présenté mardi une cure budgétaire draconienne de 43,8 milliards d'euros pour 2026, avec notamment la suppression de deux jours fériés et le gel des prestations sociales et des retraites. Ce projet a été immédiatement décrié par les oppositions qui menacent le gouvernement de censure.
L'objectif est de ramener le déficit public à 4,6% du produit intérieur brut (PIB) l'an prochain, contre 5,8% en 2024, le tout dans un contexte international inflammable qui a conduit le président Emmanuel Macron à demander une enveloppe additionnelle de 3,5 milliards d'euros pour la défense en 2026.
Renault abaisse ses prévisions et chute en Bourse
L'action de Renault chutait de 16,00% à 34,65 euros vers 10H20, après que le groupe a annoncé abaisser ses prévisions financières annuelles, l'entreprise pointant du doigt la "détérioration de la dynamique du marché automobile".
Stellantis était de son côté en forte baisse de 4,01% à 8,19 euros. Le constructeur automobile a annoncé mercredi mettre fin à son programme de développement dans l'hydrogène et à son offre pionnière de véhicules utilitaires équipés de piles à combustible.
P.Claes--JdB