Journal De Bruxelles - Du sexe comme une "obligation": au procès de P. Diddy, le témoignage clé d'une ex du rappeur

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Du sexe comme une "obligation": au procès de P. Diddy, le témoignage clé d'une ex du rappeur
Du sexe comme une "obligation": au procès de P. Diddy, le témoignage clé d'une ex du rappeur / Photo: ANGELA WEISS - AFP/Archives

Du sexe comme une "obligation": au procès de P. Diddy, le témoignage clé d'une ex du rappeur

Une relation amoureuse qui se transforme en une "obligation": une ex-petite amie de P. Diddy a commencé jeudi à livrer un témoignage central contre le magnat du hip-hop dans son procès pour trafic sexuel à New York.

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Ce qu'a raconté cette femme, qui doit prendre pendant plusieurs jours la parole de manière anonyme sous le pseudonyme de Jane, se rapproche des récits d'une autre témoin-clé, la chanteuse Cassie, autre ex du rappeur américain.

Après un incident de séance, elle a fait jeudi à la barre le récit de sa rencontre avec Sean Combs -- son vrai nom -- via une amie à elle, et leur séjour en amoureux à Miami, décrivant un homme "hors du commun". "J'étais toute retournée par Sean", a-t-elle déclaré aux jurés du tribunal fédéral de New York.

Cette première phase de leur relation dure quelques mois. Après une virée dans les Caraïbes en février 2021, cette figure incontournable du hip-hop des trois dernières décennies lui fait un virement de 10.000 dollars, car cette mère de famille célibataire ne pouvait pas travailler.

Devant le tribunal, Jane cache alors son visage d'un mouchoir pour évoquer la suite, un brusque virage en mai 2021, quand P. Diddy commence à lui parler de ses fantasmes de la voir pratiquer des relations sexuelles avec d'autres hommes.

Elle accepte et, le soir même, il arrive accompagné dans une chambre d'hôtel.

- 10.000 dollars de loyer -

Un récit qui recoupe celui des procureurs, qui l'accusent d'avoir forcé plusieurs femmes, dont Cassie qui a déjà témoigné, à se livrer à des marathons sexuels avec des hommes prostitués.

Pour Jane, cet épisode à l'hôtel va devenir une pratique régulière, malgré son opposition. Selon elle, ces pratiques avec d'autres hommes sous la direction de Sean Combs ont ensuite constitué 90% de leur relation.

Elle se préparait longuement pour ces soirées, s'habillait à la demande de P. Diddy. Le tout impliquait lumière rouge, beaucoup de drogues et de l'huile pour bébé.

Un temps et une disponibilité de tout instant qui l'empêchait selon elle d'avoir un emploi. L'argent du rappeur était, avec une pension alimentaire d'un ex, sa principale source de revenus. Cassie avait également déclaré que ses activités sexuelles avec Sean Combs revenait à un plein-temps.

Celui qui se fait appeler P. Diddy, Puff Daddy, ou simplement Diddy, logeait Jane dans une maison de Los Angeles pour 10.000 dollars par mois selon elle, et quand elle s'opposait à ces nuits à l'hôtel, il soulevait ce point.

"Mon sentiment d'être sous une obligation est parti du fait que mon conjoint payait mon loyer", a-t-elle dit à la barre. Leur relation s'est poursuivie jusqu'à l'arrestation du magnat du hip-hop en septembre 2024.

- Mot du juge -

Avant ce témoignage, le juge Arun Subramanian a fustigé P. Diddy pour avoir "regardé les jurés et hoché la tête vigoureusement" pendant la déposition matinale d'une témoin, Bryana Bongolan.

"Cela ne peut pas se reproduire", a lancé le juge en avertissant la défense de P. Diddy qu'il envisagerait d'expulser de la cour le fondateur du label Bad Boy Records si ce dernier réitérait ce type de comportement à l'égard des jurés.

Jeudi matin, les avocats de P. Diddy ont tenté de discréditer Bryana Bongolan qui avait affirmé la veille avoir été "soulevée" dans les airs depuis le 17e étage d'un immeuble par le magnat du hip-hop.

Depuis près d'un mois, les jurés du tribunal fédéral de Manhattan ont vu défiler une série de témoins qui leur ont décrit l'emprise exercée par l'influent rappeur et producteur sur ses employés ou son ex-compagne.

Le rappeur a plaidé non coupable. Sa défense reconnaît des épisodes de violence contre Cassie, mais affirme qu'elle participait de son plein gré aux rapports sexuels avec d'autres hommes.

E.Heinen--JdB