

Les taxis "en colère" et toujours mobilisés à Paris
Des centaines de taxis "en colère" continuaient de manifester à Paris mercredi contre les nouvelles conditions tarifaires du transport sanitaire et la concurrence des VTC.
Mercredi, entre concerts de klaxons et feux d'artifice sous la pluie, plusieurs centaines de taxis venus de toute la France bloquaient toujours le boulevard Raspail, près du ministère des Transports dans le centre de Paris.
Une cinquantaine de voitures ont aussi bloqué deux voies (sur trois) de l'autoroute A1 entre l'aéroport Charles-de-Gaulle et Paris, mercredi vers 13H00, avant de se déplacer vers le périphérique parisien, a constaté un photographe de l'AFP.
L'intersyndicale des taxis a entamé lundi une mobilisation massive pour protester contre un projet de nouvelle tarification de l'Assurance maladie sur les transports de malades par des chauffeurs de taxi conventionnés.
Plusieurs milliers de taxis des villes et des champs ont déjà manifesté lundi et mardi à travers toute la France. Le climat s'est tendu à plusieurs reprises avec les forces de l'ordre et quatre manifestants parisiens ont été poursuivis.
A Marseille, deux chauffeurs de taxi ont été blessés mardi en marge de leur manifestation par une voiture qui leur a foncé dessus, identifiée par les taxis comme étant un VTC.
"On reste sur le boulevard Raspail mais il y a des jeunes qui veulent bouger davantage. On veut parler à Matignon", a déclaré à l'AFP Gérôme Lassalle, de l'association Elite Taxis.
- Sanitaire -
Les taxis sont notamment en colère contre une mesure de l'Assurance maladie qui entend instaurer à partir du 1er octobre un modèle unique sur le territoire pour le transport des malades.
Ces trajets vers les hôpitaux ou cabinets médicaux représentent une part essentielle du chiffre d'affaires de nombreux chauffeurs de taxis conventionnés.
La ministre de la Santé Catherine Vautrin a souligné mardi qu'il est "important que nos concitoyens quand ils en ont besoin puissent être transportés", mais "les dépenses de transports sanitaires ont une courbe d'augmentation très importante". Ces dépenses représentaient 6,3 milliards dans le budget de la santé en 2023.
Le secteur se dit prêt à discuter, notamment du transport partagé et de "l'optimisation des coûts". Mais il demande le gel du projet actuel.
- Contrôles renforcés -
De nombreux taxis manifestent aussi contre la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), coordonnés par des plateformes comme Uber ou Bolt.
Le ministère des Transports a proposé mercredi un contrôle renforcé des VTC.
Il va demander aux préfets un "renforcement des contrôles contre la fraude visant notamment l’exercice illégal d’activité, les maraudes et les racolages illégaux", a précisé le ministère dans un communiqué.
Ces contrôles renforcés s’appuieront notamment sur "l’expérimentation en cours depuis avril de nouvelles amendes forfaitaires délictuelles (jusqu’à 1.000 euros), qui permettent de simplifier et d’accélérer les sanctions contre les fraudeurs", précise le ministère.
Le ministère a aussi proposé mercredi de lutter contre "le système abusif de rattachement de certains VTC à des gestionnaires de flottes, favorisant l'activité de faux professionnels ainsi que la fraude fiscale et sociale".
Il propose également de mieux réguler l'accès à la profession de chauffeur VTC, par "une révision de la voie d'accès dite par équivalence", qui bénéficie aux personnes ayant déjà un an d'expérience dans le transport de personnes.
"On n'est pas contre" ces mesures, a répliqué auprès de l'AFP Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi (FNDT). "Mais c'est de l’administratif, ça ne répond pas aux besoins du terrain".
T.Moens--JdB