Journal De Bruxelles - L'Œuf d'Hiver Fabergé bat un record aux enchères pour 22,9 millions de livres

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L'Œuf d'Hiver Fabergé bat un record aux enchères pour 22,9 millions de livres
L'Œuf d'Hiver Fabergé bat un record aux enchères pour 22,9 millions de livres / Photo: HENRY NICHOLLS - AFP

L'Œuf d'Hiver Fabergé bat un record aux enchères pour 22,9 millions de livres

L'Œuf d'Hiver de la famille impériale russe, considéré comme l'une des plus belles pièces créées par le joaillier Fabergé, s'est envolé pour la somme record de 22,9 millions de livres (26 millions d'euros) aux enchères mardi à Londres chez Christie's.

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Il établit "un nouveau record mondial pour une œuvre de Fabergé", souligne dans un communiqué Margo Oganesian, responsable du département Fabergé et œuvres russes au sein de la maison d'enchères.

Ce luxueux objet, qui suscitait la convoitise des collectionneurs internationaux, était estimé à plus de 20 millions de livres par Christie's, qui n'a pas communiqué l'identité ni la nationalité de l'acquéreur.

"Avec seulement une poignée d'œufs de Pâques impériaux encore entre les mains de collectionneurs privés, il s'agissait d'une occasion exceptionnelle et historique", commente Margo Oganesian.

Commandé par le tsar Nicolas II pour sa mère, l'impératrice douairière Maria Feodorovna, l'Œuf d'Hiver des Romanov n'a pas seulement été le témoin des soubresauts de l'histoire moderne russe, il est à bien des égards un objet d'exception.

Il a largement dépassé le précédent record pour un œuf Fabergé. Celui-ci avait été établi en 2007 avec la vente de l'Œuf Rothschild par la même maison d'enchères pour près de neuf millions de livres (12,5 millions d'euros) à un collectionneur russe.

Par essence, les œufs Fabergé sont des pièces rares, avait rappelé à l'AFP Margo Oganesian.

La maison dirigée par le joaillier russe Pierre-Karl Fabergé en a créé 50 pour la famille impériale à l'occasion des fêtes pascales, avant la chute de cette dernière lors de la Révolution de 1917 et son exécution en 1918. Une tradition inaugurée par le tsar Alexandre III.

Elle a été poursuivie par son fils, Nicolas II, avec une différence. Le dernier tsar de l'histoire faisait confectionner deux œufs: un pour sa mère, en plus de celui pour son épouse Alexandra.

- 4.500 diamants -

Ces œufs suscitent un regain d'intérêt sur le marché de l'art depuis les années 1950 - jusqu'ici, principalement auprès des Russes fortunés, désireux de s'offrir un bout de l'histoire de leur pays.

A ce jour, seuls 43 d'entre eux existent encore, et sept sont aux mains de particuliers. Mais l'Œuf d'Hiver a une place à part dans la collection des Romanov.

Haut de 14 centimètres, taillé dans un fragile cristal de roche et agrémenté de plus de 4.500 diamants, il est, selon les experts, la création la plus luxueuse de la maison pour la famille impériale.

Outre l'opulence même de l'objet, c'est "la technique et le savoir-faire" utilisés qui en font un objet exceptionnel. "Il est difficile de comprendre comment Fabergé l'a réalisé", avait estimé Margo Oganesian.

L'œuf et son socle sont sculptés dans le cristal de roche, puis ornés de montures en platine, façonnées en forme de flocons de neige. À l'intérieur, une surprise s'offre aux regards: un bouquet de fleurs composé d'anémones en quartz blanc, fixées sur des tiges en fil d'or dans un panier en platine.

Comme les autres possessions des Romanov, il porte sa part d'histoire russe. Il est transféré de Saint-Pétersbourg à Moscou dans les années 1920, où il est vendu par les Bolchéviques.

Il est alors acheté par un joaillier londonien. En 1949, il est à nouveau vendu aux enchères à Londres, avant de disparaître des radars. Son propriétaire actuel n'a pas été révélé.

"Pendant 20 ans, les experts et les spécialistes l'ont perdu de vue, jusqu'à ce qu'il soit redécouvert en 1994 et mis en vente chez Christie's à Genève", a souligné Margo Oganesian.

Huit ans plus tard, en 2002, il est à nouveau vendu, à New York cette fois, pour 9,6 millions de dollars.

A.Thys--JdB