Journal De Bruxelles - Appel à la grève au Louvre: le musée n'a pas ouvert ses portes lundi matin

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Appel à la grève au Louvre: le musée n'a pas ouvert ses portes lundi matin
Appel à la grève au Louvre: le musée n'a pas ouvert ses portes lundi matin / Photo: Ian LANGSDON - AFP/Archives

Appel à la grève au Louvre: le musée n'a pas ouvert ses portes lundi matin

Les portes du Louvre étaient closes lundi matin en raison d'une assemblée générale de ses personnels, appelés à la grève, nouvelle épreuve pour un musée dans la tourmente depuis le cambriolage du 19 octobre et la mise à nu de ses dysfonctionnements.

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A 9H00, les visiteurs munis d'un billet étaient éconduits jusqu'à midi, tandis qu'un panneau indiquait sur le parvis de la pyramide "l'ouverture du musée est actuellement retardée", ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.

"Je suis vraiment déçu, le Louvre était la raison principale de notre venue à Paris, parce que nous voulions voir Mona Lisa", le célèbre tableau de La Joconde de Léonard de Vinci, a déclaré à l'AFP Minsoo Kim, 37, Coréen, en lune de miel avec sa femme.

Se disant "très déçue" aussi, Pietra, une Brésilienne de 27 ans, à Paris avec sa famille pour 4 jours prévoyait de revenir à midi. "C'est un peu décevant, mais en même temps, je comprends pourquoi ils le font, c'est juste le mauvais timing pour nous", a témoigné de son côté Natalia Brown, 28 ans, venue de Londres.

En début de matinée, il n'était pas encore possible de savoir si le musée allait fermer pour la journée. Contactée par l'AFP, la direction a indiqué qu'elle communiquerait en milieu de matinée.

Depuis 9H00, quelque 400 salariés, selon un représentant CFDT à l'AFP, étaient réunis en assemblée générale pour se prononcer sur l'appel lancé par les syndicats à une "grève reconductible" contre des "conditions de travail toujours plus dégradées" et la détérioration de l'accueil du public dans le musée, l'un des plus visités au monde.

"Visiter le Louvre est devenu un véritable parcours du combattant", écrivent les syndicats CGT, CFDT et SUD dans leur préavis, envoyé le 8 décembre à la ministre de la Culture Rachida Dati.

Pour tenter d'éviter une fermeture du musée à l'approche des vacances de Noël, des réunions ont eu lieu la semaine dernière au ministère de la Culture avec les syndicats, dont une avec Rachida Dati en personne.

Face aux syndicats, la ministre s'est engagée à revenir sur la baisse de 5,7 millions d'euros de dotation publique au Louvre prévue dans le projet de loi de finances 2026, a-t-on appris de sources concordantes. En 2024, le musée a perçu 98,2 millions d'euros de subventions de l'État.

- Réorganisation à marche forcée -

En parallèle de ce conflit social, le musée doit faire face à une réorganisation à marche forcée et continuer de répondre aux interrogations sur les failles qui ont permis à un commando de s'emparer de huit joyaux de la Couronne, toujours introuvables.

Fragilisée, la présidente du Louvre Laurence des Cars devra, l'espace de quelques mois, travailler en tandem avec Philippe Jost, le haut fonctionnaire chargé du chantier de reconstruction de Notre-Dame, à qui Rachida Dati a confié vendredi la mission de "réorganiser en profondeur le musée".

"Des mesures indispensables sont à prendre, bien au-delà de la sûreté et de la sécurité", a déclaré la ministre, sans donner plus de détails.

"Toute réflexion sur l'avenir du Louvre ne saurait se limiter à une approche technico-organisationnelle", a réagi la CFDT, demandant de connaître le "périmètre exact" de cette mission.

Le ministère de la Culture a précisé que la mission de M. Jost serait menée en janvier et février et que ses premières recommandations étaient attendues "fin février".

Des sénateurs vont par ailleurs poursuivre leur quête de réponses sur les dysfonctionnements du musée, après avoir pris connaissance de l'enquête administrative lancée après le cambriolage.

Mardi, la commission culture du Sénat doit entendre pour la première fois l'ancien président du Louvre Jean-Luc Martinez, destinataire pendant son double mandat (2013-2021) de deux audits alarmants peu suivis d'effets.

Mercredi, la même commission entendra de nouveau Laurence des Cars, à la tête du musée depuis fin 2021, pour comprendre notamment comment ces deux audits n'ont été découverts par l'actuelle direction qu'après le casse du 19 octobre.

jt-mdv-adp-kp/jlo/de

R.Cornelis--JdB