Journal De Bruxelles - Les nations s'opposent sur les énergies fossiles à la COP30 en Amazonie

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Les nations s'opposent sur les énergies fossiles à la COP30 en Amazonie
Les nations s'opposent sur les énergies fossiles à la COP30 en Amazonie / Photo: Pablo PORCIUNCULA - AFP

Les nations s'opposent sur les énergies fossiles à la COP30 en Amazonie

Retardées par un incendie, les chaotiques négociations climatiques de la COP30 entre près de 200 pays sont entrées vendredi dans leur dernier jour dans l'Amazonie brésilienne, sans consensus en vue entre des camps qui restent très opposés sur les énergies fossiles.

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La présidence brésilienne de la 30e conférence de l'ONU sur le changement climatique, qui se tient à Belem depuis la semaine dernière, a mis au dernier jour un projet de texte sur la table avec une grande omission: il ne contient pas le mot "fossiles", et encore moins la création de la "feuille de route" réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires.

"C'est loin de l'ambition dont nous avons besoin sur l'atténuation. Nous sommes déçus du texte qui est actuellement sur la table", a déclaré le commissaire au climat, Wopke Hoestra, dans un communiqué.

"Ce texte est décevant: il ne fait aucune mention des énergies fossiles, qui sont responsables de plus de 80% du réchauffement climatique. C'est une omission incompréhensible à l'heure de l'urgence climatique", a déclaré la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, dans un message à l'AFP.

Le projet a immédiatement été rejeté par des ONG. "C'est comme une page blanche, il y a si peu pour combler le manque d'ambition pour en rester à 1,5°C de réchauffement, ou pousser les pays à accélérer l'action", a réagi Tracy Carty de Greenpeace. Il est "extrêmement décevant" selon WWF.

La Chine, l'Inde, l'Arabie saoudite, le Nigeria et le Russie se sont fermement opposés à toute feuille de route, selon un négociateur sous couvert d'anonymat.

Dans la nuit, une trentaine de pays, dont la France, l'Allemagne et la Colombie, avaient jugé cela inacceptable et menacé de bloquer le projet, dans une lettre adressée au président de la conférence, André Correa do Lago.

"Nous ne pouvons pas soutenir un texte qui n'inclue pas de feuille de route pour une transition juste, ordonnée et équitable vers la sortie des combustibles fossiles", ont-il écrit.

- Le retour du pétrole -

Les Brésiliens, déjà en retard sur leur calendrier, ont mené des consultations toute la nuit.

Ils vont devoir poursuivre les tractations vendredi, avec la lourde tâche de mettre d'accord 194 pays et l'Union européenne, membres de l'accord de Paris, pour une adoption par consensus, comme c'est la règle aux COP.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, largement responsables du réchauffement climatique, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à une sortie progressive des énergies fossiles pris à la COP28 il y a deux ans.

Le président brésilien Lula l'a relancée au début du sommet de Belem, et encore remise au centre du jeu mercredi lors de sa visite à la COP30, créant le sentiment chez certains que le sujet du pétrole pouvait être relancé.

M. Correa do Lago recevra les chefs de délégations à 14H00 GMT, et vise toujours une adoption d'un accord dans la soirée.

Mais aucune COP n'a terminé à l'heure depuis 2003.

- Panique -

Les travaux ont été retardés par un incendie jeudi qui a forcé l'évacuation du site à la mi-journée, privant les délégués de précieuses heures.

C'est le troisième incident perturbant la conférence de l'ONU, démarrée la semaine dernière dans cette grande ville emblématique de l'Amazonie urbaine. Une incursion de manifestants indigènes puis le blocage de l'entrée avaient déjà désorganisé les travaux du sommet, organisé par le Brésil avec l'ONU.

Le feu a éclaté en plein cœur du site temporaire érigé au Parque da Cidade, constitué d'immenses tentes climatisées. En quelques minutes, de hautes flammes ont consumé une partie du toit dans le secteur des stands nationaux, ont constaté des journalistes de l'AFP. Le pavillon de la communauté d'Afrique de l'Est est l'un de ceux détruits par le feu.

Dix-neuf personnes ont été prises en charge par les secours à cause des fumées, et deux pour des crises d'angoisse, selon le ministère de la Santé.

P.Claes--JdB