

Voiture dans la foule à Liverpool: la ville sous le choc, 4 blessés dans un état grave
Quatre personnes dont un enfant sont toujours hospitalisées dans un état grave mardi après qu'un automobiliste a foncé sur la foule qui célébrait la victoire du club de foot de Liverpool en première division anglaise lundi soir, faisant près de 50 blessés au total.
"Il y a encore quatre personnes qui sont hospitalisées dans un état grave et nous espérons qu'elles s'en sortent très, très rapidement", a déclaré mardi Steve Rotheram, le maire de la région de Liverpool (nord-ouest), au lendemain de ce drame, que la police ne considère pas comme terroriste.
Quatre enfants figurent parmi les blessés, dont l'un est dans un état grave, selon le dernier bilan des services ambulanciers.
Un cordon policier était toujours en place mardi matin sur les lieux du drame, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"Horreur" est le mot qui s'étale en Une des quotidiens britanniques. Toutes affichent en grand des photos des blessés évacués portant l'écharpe rouge du club de la ville et les images effroyables saisies par des témoins du véhicule sombre qui a percuté la foule.
Son conducteur, un Britannique de 53 ans, a été arrêté.
- "Des cris, encore des cris" -
La veille, des centaines de milliers de personnes, beaucoup en famille, s'étaient rassemblées pour célébrer le triomphe de Liverpool FC en Premier League et saluer les joueurs du club, qui ont défilé dans un bus à impériale.
Tout a basculé vers 18H00 locales (17H00 GMT), alors que la parade, s'étendant sur 16 kilomètres, touchait à sa fin.
Des images sur les réseaux sociaux montrent un automobiliste faire marche arrière avant de foncer dans le public. Des gens sont projetés sur les côtés du véhicule. Quelques secondes plus tard, une foule compacte se jette sur la voiture, probablement pour la stopper.
"C'était horrible" a déclaré mardi Harry Rashid, un témoin interrogé sur une radio de la BBC. Cet homme de 48 ans, présent à la parade avec sa femme et ses deux filles, se rappelle avoir entendu "le bruit" sourd des corps projetés sur le capot de la voiture.
"Tout ce qu'on parvenait à entendre c'était des cris, encore des cris", raconte Hannah, également présente sur les lieux.
La police a rapidement précisé avoir arrêté "un homme blanc britannique de 53 ans de la région de Liverpool".
"Nous pensons qu'il s'agit d'un incident isolé, et nous ne cherchons actuellement personne d'autre. L'incident n'est pas traité comme un acte de terrorisme", a déclaré Jenny Sims, la cheffe de la police du Merseyside, lors d'une conférence de presse organisée tard dans la nuit de lundi à mardi.
Interrogé sur la BBC, l'ex-chef de la police de Londres Dal Babu, lie cette célérité à la volonté des autorités de tordre le bras "aux spéculations de l'extrême droite".
- "Dévasté" -
Il y a presque un an, le pays avait été secoué par des émeutes après la diffusion sur les réseaux sociaux de fausses informations sur le profil du meurtrier de trois fillettes, poignardées à Southport, non loin de Liverpool.
Ce dernier avait été présenté à tort comme un demandeur d'asile musulman.
Le Premier ministre Keir Starmer a qualifié les images du drame de Liverpool "d'épouvantables" et a assuré la ville de la solidarité du "pays tout entier".
L'émotion est vive dans le monde du football, plusieurs clubs rivaux de Liverpool ont adressé leurs "pensées" aux victimes, le président de la Fifa Gianni Infantino faisant part lui aussi de ses "pensées et prières à tous ceux qui ont été affectés".
Mardi, l'ex-entraineur emblématique des Reds s'est dit "choqué" et "dévasté" par le drame, dans un message sur Instagram.
Il n'y avait pas eu de parade lors de la dernière victoire du club, en 2020, en raison du Covid-19. C'était la première fois en 35 ans que les fans pouvaient célébrer ensemble un titre de Premier League.
Les supporters de foot à Liverpool ont déjà connu un drame qui continue de marquer la ville portuaire. En 1989, 97 supporters du club étaient morts dans une bousculade lors d'un match dans le stade de Hillsborough à Sheffield, la catastrophe la plus meurtrière de l'histoire du sport britannique.
A.Parmentier--JdB