

Le dissident iranien Jafar Panahi est à Cannes pour la première fois en 15 ans
Le cinéaste dissident iranien Jafar Panahi est présent à Cannes pour participer, pour la première fois depuis sa condamnation en 2010, à un festival international de cinéma, a-t-on appris lundi auprès de son entourage.
Le réalisateur multiprimé, qui a été emprisonné dans son pays pendant sept mois en 2022-2023 en vertu de cette condamnation, a pu quitter Téhéran avec son équipe pour rejoindre Cannes, où il présentera mardi "Un simple accident", selon cette source.
Rien n'a filtré sur ce long-métrage en lice pour la Palme d'or. Le film, qui n'a pas bénéficié de financements iraniens, a été tourné "clandestinement", a-t-on simplement appris auprès de son entourage.
Jafar Panahi, qui a récupéré au printemps le passeport qui lui avait été confisqué en 2010, a pu partir sans encombre de Téhéran, où il vit, selon cette source. Il était venu en France au printemps pour finir "Un simple accident".
La semaine dernière, quatre membres de l'équipe du film ont été convoqués par les forces de l'ordre iraniennes pour des interrogatoires, a-t-on indiqué.
En décembre 2010, la justice avait condamné Jafar Panahi à 6 ans de prison pour "pour propagande contre le régime" et lui avait interdit de réaliser des films ou de quitter le pays pendant les vingt prochaines années.
En avril 2023, il avait toutefois pu quitter son pays pour se rendre momentanément en France.
Pendant son assignation, Jafar Panahi a décroché l'Ours d'or à Berlin en 2015 pour "Taxi Téhéran", le prix du meilleur scénario pour "Trois visages" à Cannes en 2018 et le prix spécial du jury à Venise en 2022 pour "Aucun ours". Il n'a pu recevoir aucune de ces distinctions en personne.
Jafar Panahi est par ailleurs lauréat du Lion d'or 2000 pour "Le cercle".
Plusieurs cinéastes iraniens ont eu maille à partir avec les autorités de leur pays et ont parfois dû s'exiler comme Mohammad Rasoulof, récompensé du prix spécial du jury à Cannes pour "Les graines du figuier sauvage" en 2024.
Autre film iranien en compétition cette année, "Woman and Child" de Saeed Roustaee est présenté jeudi.
G.Lenaerts --JdB