Journal De Bruxelles - Léon XIV, un Américain modéré dans le sillage de François

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Léon XIV, un Américain modéré dans le sillage de François
Léon XIV, un Américain modéré dans le sillage de François / Photo: Alberto PIZZOLI - AFP

Léon XIV, un Américain modéré dans le sillage de François

L'Américain Robert Francis Prevost, 69 ans, devenu jeudi le premier pape originaire des Etats-Unis de l'Histoire, est un homme d'écoute et de synthèse, classé parmi les modérés, et connaissant autant le terrain que les rouages du Vatican.

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"Dieu nous aime, Dieu vous aime tous, et le mal ne prévaudra pas", a-t-il lancé lors de son premier discours rassembleur et se voulant rassurant face à un monde en pleine mutation et déchiré par les guerres.

Il a également appelé à "construire des ponts par le dialogue, par la rencontre, nous unissant tous pour être un seul peuple, toujours en paix".

Créé cardinal en 2023 par François qui a porté son ascension au Vatican, il était avant son élection membre de sept dicastères (l'équivalent de ministères au Vatican).

Robert Francis Prevost occupait notamment la tête du puissant dicastère des évêques, ce qui en faisait le conseiller très écouté de son prédécesseur sur les nominations des prélats.

François appréciait particulièrement cet homme souvent qualifié de discret et réservé, et qui s'est immergé des années durant dans les "périphéries", ces territoires éloignés ou délaissés jusqu'ici par l'Eglise.

Natif de Chicago, Mgr Prevost a passé en tout deux décennies au Pérou, où il a mené une oeuvre missionnaire et est devenu archevêque-évêque émérite de Chiclayo, dans le nord du pays, auquel il a adressé une pensée particulière en espagnol. Il détient d'ailleurs aussi la nationalité péruvienne.

Mais il a également la réputation, au sein de la Curie, le gouvernement du Vatican, d'être un modéré capable de concilier des points de vue divergents, un changement par rapport à l'exercice personnel du pouvoir, voire cassant, de François.

Les vaticanistes en avaient fait leur favori parmi les cardinaux américains en amont de l'élection, sur la base de son expérience du terrain, sa vision globale et sa capacité à naviguer au sein de la bureaucratie vaticane.

- "le moins américain des Américains" -

Sa connaissance profonde du droit canon l'a aussi rendu rassurant aux yeux des cardinaux conservateurs aspirant à une attention plus grande portée à la théologie.

Après la mort de François, il avait affirmé qu'il y avait "encore beaucoup à faire" au sein de l'Eglise.

"Nous ne pouvons pas nous arrêter, nous ne pouvons pas revenir en arrière. Nous devons voir ce que l'Esprit Saint veut pour l'Eglise d'aujourd'hui et de demain, parce que le monde d'aujourd'hui, dans lequel vit l'Eglise, n'est pas le même que le monde d'il y a dix ou vingt ans", avait-il affirmé en avril.

"Le message est toujours le même (...) mais le moyen d'atteindre les gens d'aujourd'hui, les jeunes, les pauvres, les politiques, est différent", avait-il estimé.

Ce qui laisse préfigurer un pontificat marqué par un changement dans la forme mais la continuité sur le fond.

Né le 14 septembre 1955, Mgr Prevost étudie au petit séminaire de l'ordre de Saint-Augustin, dans lequel il entre en 1977. Licencié en théologie, il détient aussi un diplôme en mathématiques.

Ordonné prêtre en 1982, il est deux ans plus tard envoyé comme missionnaire au Pérou, un pays où il restera de nombreuses années. Il revient à Chicago en 1999 comme supérieur provincial des Augustins du Midwest, puis prieur général en 2001.

En 2014, le pape François le nomme administrateur apostolique du diocèse de Chiclayo, dans le nord du Pérou. Et c'est en 2023 qu'il est nommé au poste stratégique du dicastère des évêques, succédant au cardinal canadien Marc Ouellet, accusé d'agression sexuelle et qui avait démissionné pour raison d'âge.

W.Lievens--JdB